Intervention de Laurent Nahon

Réunion du 24 mars 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Laurent Nahon, directeur général :

Le cofinancement répond à deux besoins : d'une part, financer un plus grand nombre de formations ; d'autre part, atteindre des publics qui ne font pas partie de nos priorités. La demande est importante. Nous finançons un projet sur deux. Au vu du nombre de projets viables, cohérents, en adéquation avec les métiers et la recherche d'employabilité, nous pourrions accepter sept à huit dossiers sur dix, contre cinq aujourd'hui. Dans ce contexte, le cofinancement peut être un levier important. L'utilisation du CPF permet aujourd'hui un abondement d'une centaine d'heures en moyenne. Si le salarié dispose de cent heures, abondées à l'heure moyenne de formation entre 10 et 15 euros, le complément de financement s'élève à 1 500 euros.

Le conseil en évolution professionnelle marque une vraie évolution depuis quinze mois. Ce conseil comprend trois phases : l'information et l'orientation ; l'approfondissement du projet avec le salarié ; le montage de l'ingénierie financière. Chacune de ces phases fait l'objet d'une restitution, garantissant ainsi la traçabilité du CEP. Il existe également un « niveau zéro » du conseil en évolution professionnelle, qui correspond à la première question que nous pose un salarié.

Le CEP a permis de normer, d'organiser, d'homogénéiser ces trois phases. Désormais, elles peuvent être réalisées à distance ou par téléphone. Tous les Franciliens peuvent donc avoir accès au conseil dans la modalité de leur choix.

Le Fongecif est une industrie de la relation individuelle. Nous recevons 400 personnes par jour et 1 200 appels téléphoniques et nous enregistrons une connexion internet toutes les deux secondes. Le volume est donc très important.

Le CEP est ouvert à tous les salariés. Nous aiguillons les demandeurs vers Pôle emploi ou l'APEC, un peu moins vers les missions locales, et réciproquement. Nous travaillons de plus en plus avec Pôle emploi.

Les citoyens ne savent pas ce qu'est le CEP, pas plus que bien des services des ressources humaines ou des responsables de formation. Pour tous, il ne s'agit que d'un sigle. Nous ne faisons pas de publicité pour le CEP, mais le salarié qui souhaite entreprendre cette démarche obtient les conseils et les prestations individualisées, au travers de plusieurs rendez-vous qui durent au moins quarante-cinq minutes. Les modalités varient pour répondre à l'attente du salarié et au temps de construction de son projet. Nous avions insisté auprès de nos équipes pour que les rendez-vous puissent se succéder sans retard, mais le salarié a besoin de temps. Nous avons professionnalisé nos équipes et nous nous sommes dotés d'outils informatiques qui nous permettent de mieux appréhender la relation entre métier et emploi.

Aujourd'hui, nous pouvons être connectés sur des sites d'offres d'emploi, pour voir avec le salarié si son métier existe dans sa région ou dans son secteur, quelles entreprises recrutent, ou quels sont les niveaux de salaires. Dès le début de son projet, le salarié est en mesure de se projeter sur la cible, ce que nous ne faisions pas auparavant. Nous étions très orientés vers la formation et la reconversion, nous y avons adjoint des compétences en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences qui permettent de connaître les métiers émergents et les besoins. Nous développons les relations avec les plus grands OPCA – OPCALIA, OPCA-Transports, OPCABAIA. Ces acteurs viennent directement vers nous pour les formations que nous finançons. Nous commençons à être parfaitement identifiés et nous réussissons à monter des partenariats opérationnels et techniques entre les OPCA, dont relève le financement du CPF, et l'opérateur pivot qu'est le Fongecif.

Le Fongecif a aujourd'hui trois missions : le conseil en évolution professionnelle, le CPF dont il est l'ensemblier, et la gestion des huit dispositifs de formation qui nous incombe historiquement.

Le CPF monte doucement en puissance. Mais là encore, pour nombre de citoyens, le CPF reste un sigle, dépourvu de visibilité. Au début de la mise en oeuvre du CPF, nous avons constaté pendant quatre mois une recrudescence des appels concernant le droit individuel à la formation (DIF) ; cela montre que lorsqu'un nouveau dispositif est créé, on se demande d'abord ce qu'il advient de ses droits précédents. L'arrivée du CPA va donc probablement susciter de l'appétence pour le CPF. Mais ce sont des tendances longues.

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