Intervention de Patrick Frange

Réunion du 24 mars 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Patrick Frange, Medef, président du Fongecif Île-de-France :

Les comptes sont d'abord alimentés par les comptes DIF. Un salarié peut donc disposer déjà de 120 heures ; en y ajoutant les heures acquises en 2015, on peut atteindre 140 heures.

Le problème du CPF comme du CEP est double : d'abord, ce sont des acronymes nouveaux que les citoyens doivent apprendre à connaître. Ensuite, ils correspondent à une philosophie nouvelle dans laquelle l'intéressé est acteur de sa démarche ; on peut l'aider, mais cela reste une initiative personnelle. C'est le titulaire du compte qui le gère.

Dans votre exemple, quelqu'un – pas forcément un salarié – se présente pour chercher une formation en anglais. Nous devons d'abord lui expliquer que son CPF n'est utilisable que pour des formations figurant sur des listes arrêtées par le Conseil paritaire interprofessionnel national pour l'emploi et la formation (COPANEF) ou les conseils régionaux (COPAREF). Si cette formation est inscrite, cela signifie qu'elle est certifiante. Avec seulement 120 ou 140 heures, suivre une formation certifiante en anglais suppose soit de ne pas être débutant, soit d'intégrer le financement dans un autre module.

Un système d'abondement est prévu pour les demandeurs d'emploi, afin de desserrer le carcan du nombre d'heures. La liste actuelle des formations demande nécessairement plus d'heures que le contingent CPF pur. Le CPF seul ne suffira pas. C'est l'une des difficultés auxquelles nous sommes confrontés.

Autre difficulté, le système n'est pas suffisamment fléché – les OPCA sont censés gérer les fonds du CPF, mais ils n'ont pas la pratique de la relation individuelle : il leur faut donc trouver un intermédiaire, soit dans l'entreprise, soit parmi les cinq acteurs du CEP. Les sigles ne sont pas encore connus, c'est là notre très grosse crainte à l'égard du CPA. Alors que nous commençons à peine à communiquer sur le dispositif du CPF, qui n'est pas remis en cause, nous devrions expliquer, du jour au lendemain, qu'il est noyé dans un autre compte.

Notre travail de labour du terrain, d'approche des salariés et de communication sur le CPF risque d'être remis en cause. Dans le système français, les modifications sont trop rapides : on a à peine le temps de mettre en place une réglementation que déjà une autre vient tout modifier. Nous ne remettons pas en cause le principe du CPA, mais laissez-nous communiquer un peu sur le CPF pour le rendre opérationnel.

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