L'USM est d'un avis différent : on ne peut pas avoir 178 pôles antiterroristes particulièrement compétents et réactifs, agissant en parfaite cohérence sur l'ensemble du territoire. Il y a une certaine confusion entre deux notions, qui m'amène au deuxième point que je souhaitais évoquer : l'absence de cohérence et de réflexion structurée sur le rôle et la place de chacun.
Nous sommes confrontés à une évolution radicale du mode terroriste : aux filières se sont ajoutées des entreprises terroristes individuelles – la législation a été modifiée pour tenir compte de cette évolution – ; les attentats, qui étaient centralisés et s'attaquaient à des symboles, ont lieu maintenant – et peut-être, hélas, à l'avenir – en province… Le renseignement doit donc reposer sur un maillage complet du territoire. En revanche, le travail qui consiste à remonter les filières, assurer la cohérence de différentes enquêtes et repérer des liens entre les informations doit évidemment être centralisé. C'est une question, non pas de jacobinisme, mais d'efficacité. Le législateur a créé, dans des domaines tout autres, des pôles de compétence ; il serait tout de même curieux que l'on suive, en matière de terrorisme, une logique inverse qui consisterait à décentraliser.