Il y a trente ans, jour pour jour, débutait la terrifiante catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Nous n’oublions pas les victimes et, parmi elles, les enfants et les centaines de milliers de liquidateurs. Nous n’oublions pas les vastes territoires où le poison radioactif est encore partout présent. Nous n’oublions pas non plus que Tchernobyl, c’est aussi l’un des plus grands mensonges de l’histoire du nucléaire – celui du nuage qui se serait arrêté à nos frontières. Trente ans plus tard, l’Autorité de sûreté nucléaire assure qu’un accident majeur est possible dans notre pays.
Tous nos réacteurs ont été conçus avant Tchernobyl. Le seul que l’on ait tenté de construire en tirant les conséquences de cette catastrophe, c’est l’EPR. Mais c’est un tel monstre que l’on n’arrive pas à le construire et, surtout, il produirait une électricité hors de prix. Tout le problème du nucléaire est là : plus on le veut sûr, moins il est compétitif, surtout face à des énergies renouvelables dont la rentabilité bat record après record.
Nos concitoyens se rendent compte que ce nucléaire, vendu pendant des années comme la poule aux oeufs d’or, est en réalité une poule aux oeufs de plomb. Au sauvetage d’AREVA s’ajouterait en effet une recapitalisation d’EDF, destinée à construire deux EPR britanniques jugés non rentables, même par les plus ardents partisans du nucléaire. Est-ce vraiment la priorité, au moment où le monde entier se tourne vers les énergies renouvelables ?
Madame la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, nous avons voté la loi de transition énergétique et nous avons réussi la COP21 – les 175 signatures vendredi à New York l’ont confirmé. Il nous faut maintenant saisir et concrétiser cette formidable opportunité. Pouvez-vous nous confirmer que la prochaine PPE – programmation pluriannuelle de l’énergie – sera conforme à l’ambition de la loi et que la recapitalisation d’EDF sera bien destinée à cette mutation, c’est-à-dire à faire d’EDF un champion des énergies renouvelables ?