Ce programme est totalement vide de réforme. À y regarder de près, ce n’est qu’un exercice littéraire. Les seules réformes structurelles dont on puisse aujourd’hui parler se résument à des mesures qui augmenteront l’assistanat, l’irresponsabilité et créeront des couches de dépense publique supplémentaires. Je veux parler de l’ouverture du RSA aux jeunes, ce que nous n’avions jamais voulu faire, de la généralisation du tiers payant, de l’augmentation du nombre de fonctionnaires.
Par conséquent, ce PNR est plus inquiétant que rassurant. Cependant, il comporte une bonne nouvelle. La dernière tranche du pacte de responsabilité de 2017 devrait être tenue. Nous vous donnons rendez-vous à l’automne pour vérifier que la contribution sociale de solidarité des sociétés sera définitivement supprimée et que le taux de l’impôt sur les sociétés amorcera une décrue. Mais je ne suis pas certain, messieurs les ministres, que votre majorité vous laisse faire en la matière.
En conclusion, je voudrais que nous nous posions tous la question suivante. Les taux d’intérêt sont proches de zéro. Le cours de l’euro est très favorable. Le prix du baril de pétrole est au plus bas. Et pourtant, la croissance en France se traîne autour de 1 %, le chômage continue d’augmenter alors que nous avions déjà franchi les 10 % et notre pays, très objectivement, décroche par rapport à ses voisins, en particulier l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le programme de stabilité, le programme national de réforme répondent-ils à ce mal français ? Non, pour une simple raison : le Gouvernement et sa majorité manquent de courage, de lucidité, de constance. Hélas, je ne pense pas qu’à moins d’un an de la fin de cette législature, nous engagerons enfin les réformes de structure dont notre pays a cruellement besoin.