Il a fallu les restaurer. Cela ne se fait pas en un jour ! Cela exige de la continuité, de la constance ; ce n’est pas toujours compris, car l’impatience des Français – qui attendent plus de croissance, plus d’activité économique et plus d’emploi – est normale et légitime.
L’année écoulée aura été marquée par le respect de notre objectif de déficit public : estimé par l’INSEE à 3,5 % du PIB pour 2015, il est meilleur que le niveau anticipé – 3,8 % – et atteint quasiment avec un an d’avance celui recommandé par l’Union européenne pour l’année 2016, à savoir 3,4 %.
La croissance évolue sur les bases prévues : après 1,2 % l’an dernier, première année de reprise économique effective, les derniers développements conjoncturels sont cohérents avec l’hypothèse de 1,5 % de croissance de cette année. Il faut maintenir cette ancre, sur laquelle se fonde notre construction budgétaire : ceci permet d’assurer une forme de stabilité essentielle à la conduite sereine de la politique budgétaire. Le Haut conseil des finances publiques, dont vous avez lu attentivement l’avis, estime d’ailleurs cet objectif de 1,5 % atteignable. Nous connaîtrons vendredi prochain, après ceux de l’emploi, les chiffres de la croissance du premier trimestre. Nous pourrons ainsi vérifier si ces estimations sont exactes.
Des efforts complémentaires sont néanmoins nécessaires – nombre d’entre vous en ont parlé, et je tiens à remercier Mme la rapporteure générale pour son travail précis – pour financer les nouvelles mesures décidées depuis le début de l’année, notamment le plan d’urgence pour l’emploi, dont nous avons constaté l’efficacité, et pour compenser les effets de l’inflation. En effet, la nouvelle baisse du prix du pétrole depuis janvier va mécaniquement conduire l’inflation à se redresser plus lentement que prévu. Ainsi, elle devrait être à nouveau quasiment nulle cette année – de l’ordre de +0,1 %. C’est la seule véritable révision que nous ayons introduite dans ce programme de stabilité ; il convient en effet d’en tirer les conséquences sur le plan budgétaire. Cela implique des mesures du même ordre de grandeur que l’an passé : nous ne sommes pas plus en difficulté que l’an dernier, mais nous entendons s’exprimer les mêmes inquiétudes sur l’évolution des recettes et des dépenses. Comme le dirait fort bien Christian Eckert avec son bon sens lorrain, « puisque nous avons réussi l’année dernière, il n’y a pas de raison que nous ne réussissions pas cette année. »