Dans le cadre de l’examen du programme de stabilité, nous devons, à mon sens, évaluer si la proposition de trajectoire budgétaire qui nous est proposée par le Gouvernement est ou non pertinente, et si l’équilibre entre le soutien à la croissance et la réduction du déficit est le plus pertinent possible, et la trajectoire la plus positive possible. Sur ce plan, je crois que l’on peut répondre par l’affirmative : la trajectoire qui nous est proposée permet à la fois de concilier la réduction des déficits et le soutien à la croissance. Je le dis parce que la recommandation du Conseil, l’année dernière, était de mettre en oeuvre un ajustement structurel plus important – de 0,8 % en 2016 et de 0,9 % en 2017 – alors que l’ajustement qui nous est proposé par le Gouvernement est, respectivement, de 0,4 et 0,5 %. Le Gouvernement a, me semble-t-il, bien fait de tenir bon à l’égard de la Commission. L’application de la recommandation du Conseil se serait traduite par 20 milliards d’économies supplémentaires et donc par un effet récessif sur la croissance. Je pense qu’il faut avoir la volonté et l’intelligence de ne pas étouffer la sortie de crise que la France amorce.
Je note d’ailleurs que, dans l’opposition, personne ne conteste fondamentalement la trajectoire qui nous est proposée. M. Eckert vient de citer un document des Républicains. On pourrait citer M. Bruno Le Maire, qui a indiqué récemment qu’il n’envisageait pas de revenir à l’équilibre budgétaire, comme cela était prévu, et qu’il faut garder une certaine marge de manoeuvre.