Il est dommage, monsieur le député, que votre question finisse aussi mal, car elle est par ailleurs parfaitement légitime. Christian Eckert y répondra dans quelques instants.
Pour ma part, je répondrai à la question de Mme Louwagie. Madame la députée, vous avez évoqué les remarques formulées par le FMI sur la situation de la France. C’est le rôle du FMI que de faire de telles remarques. J’étais d’ailleurs à Washington il y a quelques jours pour les réunions dites « de printemps » du FMI. C’est à cette occasion que les remarques que vous avez relayées dans cet hémicycle ont d’abord été formulées.
Le FMI juge l’ensemble des politiques mondiales. Il considère qu’il y a des facteurs de risque ; je crois qu’il a raison. Ces facteurs peuvent être d’ordre géopolitique : le FMI prend en compte, par exemple, la question du Brexit. J’espère, à ce sujet, que les Britanniques feront le bon choix, le choix de la stabilité, pour donner de la visibilité à tous. Le FMI tient compte, par ailleurs, de l’évolution d’un certain nombre de grands pays comme la Chine, le Brésil – qui est plongé dans une crise très grave – et la Russie.
De ce point de vue, le FMI voit plutôt les choses à la baisse. Il a ainsi mis tout le monde à la baisse à peu près dans les mêmes proportions, d’une façon un peu simpliste – il le reconnaît lui-même. Les prévisions du FMI pour la zone euro et particulièrement pour la France ont ainsi tellement baissé que ces chiffres ne sont, à mon avis, pas raisonnables.
J’ai évoqué un aspect important lors de mon intervention, que le FMI a d’ailleurs lui aussi relevé. Les deux moteurs de l’économie française sont la consommation – qui va se maintenir – et l’investissement des entreprises – qui continuera aussi. Je pourrais presque parler, en outre, de l’investissement des ménages, car le secteur du logement est en train de reprendre vigueur. Nos moteurs internes sont puissants – sans parler du commerce extérieur, qui ne sera pas mauvais –, de telle sorte que notre croissance repose sur nos propres forces. C’est parce que ces moteurs fonctionnent bien que nous n’avons pas modifié nos perspectives de croissance pour l’année 2017.
Faut-il prévoir une sorte de « plan B » ? C’est ce que demande le Fonds monétaire international aux pays qui dépensent très peu, ceux qui ont, en matière de dépenses publiques, des marges de manoeuvre. Le FMI cite, comme exemple de pays vertueux, le Canada, qui vient d’augmenter ses dépenses budgétaires, en particulier en matière d’infrastructures, car il avait les moyens de le faire. La France, bien évidemment, n’a pas ces moyens : elle doit continuer à diminuer ses déficits.