Intervention de Jacques Krabal

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 15h00
Questions sur l'agriculture biologique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Notre agriculture traverse une crise grave. Vous l’avez dit cet après-midi, monsieur le ministre, les réponses sont complexes. Nous devons aussi cesser d’encourager certaines mesures. La montée en gamme de la production de la « ferme France » inclut, bien entendu, le développement de l’agriculture conventionnelle, l’agroécologie, mais aussi le bio.

L’agriculture bio, c’est d’abord la certification d’un processus de production qui repose sur des pratiques de culture et d’élevage en phase avec les cycles naturels et qui exclut les intrants chimiques de synthèse ; mais c’est aussi le gage de produits de qualité définis selon un cahier des charges strict.

Cette agriculture, qui répond à un besoin de qualité aujourd’hui bien ancré dans la mentalité des consommateurs, représente une filière d’avenir car elle apporte une valeur ajoutée significative. Elle permet de se démarquer de la concurrence et de se positionner sur un marché plus qualitatif.

Elle est une filière en forte progression, – plus 10 % par an et plus 140 %, en termes de surface, entre 2000 et 2010. Nous devons nous mobiliser pour encourager ce saut qualitatif, que ce soit dans l’agriculture biologique ou dans l’agriculture traditionnelle.

Dans un territoire que je connais bien, le sud de l’Aisne, les productions bio, bien qu’en progression, demeurent faibles puisqu’elles n’occupent que 0,7 % des surfaces cultivables. Aujourd’hui, quelque 300 hectares sont labellisés en bio et en conversion, soit une vingtaine d’exploitations, pour la plupart viticoles. On peut aussi mentionner le développement des AMAP, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne.

Ces efforts donnent des résultats significatifs : à Château-Thierry, que ce soit dans les crèches, les cuisines centrales ou les collèges, près de 20 % des produits utilisés sont d’origine bio.

Mais pour aller plus loin, et afin de favoriser les circuits courts, n’opposons pas les deux modes de production, que je crois complémentaires. Ce constat appelle deux questions. En premier lieu, comment favoriser le passage des grandes cultures vers le bio, et quelles sont les mesures incitatives à prendre pour répondre à cet objectif ? Comment, d’autre part, améliorer la vérification des équivalences et l’harmonisation des normes des organismes certificateurs ? C’est là une question cruciale au regard de la loyauté de la concurrence comme de la confiance des consommateurs.

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