Monsieur le ministre, notre agriculture doit relever bon nombre de défis puisqu’elle doit à la fois nourrir les populations et diminuer son empreinte environnementale tout en réalisant sa transition agro-écologique.
Dans nos terroirs, de nombreux agriculteurs s’investissent totalement dans l’agro-écologie. Or les pratiques agricoles raisonnées peuvent, dans leurs filières, occasionner un certain nombre de difficultés.
Je pense notamment à l’agropastoralisme pour l’élevage – c’est le cas, dans ma circonscription, dans les Causses et les Cévennes par ailleurs inscrits au patrimoine de l’Unesco – qui permet le développement de filières de proximité.
Je pense également à la viticulture méditerranéenne qui poursuit sa révolution qualitative ainsi qu’à l’oléiculture qui est confrontée aux attaques parasitaires. L’interdiction décidée récemment de mettre un terme à l’utilisation du diméthoate lui impose de trouver rapidement des solutions de substitution.
Vous avez, monsieur le ministre, évoqué les néonicotinoïdes, ces pesticides systémiques qui, dans certaines cultures, font courir des risques importants aux pollinisateurs, alors même que ceux-ci jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de nos écosystèmes.
Dans beaucoup d’exploitations, les techniques culturales évoluent et intègrent des innovations : je pense, notamment, aux travaux de chercheurs et de scientifiques – tels Pierre Rabhi ou Jean Pain – relatifs à l’agriculture biodynamique ou à la permaculture.
Ces travaux favorisent des systèmes agricoles inspirés de l’écologie naturelle et de traditions respectueuses de la valorisation des sols : ils offrent, à ce titre, des perspectives intéressantes, qu’il s’agisse des semis tardifs, de la rotation des cultures, du développement des micro-organismes pour lutter contre les parasites, de l’enrichissement des sols ou du choix de variétés et de cultures locales adaptées aux conditions agro-économiques et climatiques.
Il est, bien sûr, également important de développer les AOC comme les IGP.
La suppression de certaines substances doit permettre de nouvelles expérimentations. Elle doit également stimuler la recherche de nouvelles molécules de substitution afin de sortir de la seule logique chimique.
L’objectif à atteindre, à court terme, est de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires tout en améliorant leur usage. En effet, la mesure de leurs impacts comme des pratiques d’utilisation sera de plus en plus nécessaire.
Monsieur le ministre, face à ces enjeux, pouvez-vous nous indiquer quelle agriculture de qualité vous préconisez pour nos terroirs ? Quels moyens et actions envisagez-vous afin de soutenir les agriculteurs ? Comment comptez-vous imposer aux industriels une accélération de la recherche en vue d’accompagner l’agriculture française dans sa transition écologique ?