Intervention de Stéphane le Foll

Séance en hémicycle du 26 avril 2016 à 15h00
Questions sur l'agriculture biologique

Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Monsieur Cinieri, vous avez évoqué l’huile de neem, dont la substance active est issue du margousier, arbre originaire d’Inde. L’azadirachtine est d’ores et déjà reconnue à l’échelle européenne. Rien n’empêcherait donc qu’elle soit utilisée en France dans l’agriculture biologique.

Cela dit, une substance active ne peut pas être utilisée en tant que telle, il faut un produit avec une autorisation de mise sur le marché. Nous devrons donc nous revoir et nous concerter avec les producteurs, mais une telle autorisation serait tout à fait possible puisque la molécule est d’ores et déjà reconnue. Je vais voir comment l’on peut faire pour accélérer la mise en oeuvre d’un tel produit, qui pourrait être tout à fait utile.

Monsieur Chevrollier, je pense pour ma part qu’il faut développer la bio, mais surtout sortir de l’opposition entre les agricultures bio et conventionnelle. L’agro-écologie est une manière de concilier la performance économique, la performance environnementale et la performance sociale, et c’est la raison pour laquelle j’y tiens. Telle est d’ailleurs l’ambition que nous nous sommes donnée dans le premier article de la loi pour l’avenir de l’agriculture, qui définit les objectifs de la politique agricole et dont nous appliquons progressivement les dispositions.

Le marché bio va-t-il rester porteur ? C’est une question que nous devons garder à l’esprit, et c’est d’ailleurs pourquoi nous avons porté à 4 millions d’euros le budget de l’Agence Bio. Il faut, en effet, organiser la commercialisation des produits de l’agriculture biologique en prenant bien garde à ne pas les banaliser, car la baisse des prix qui en résulterait mettrait en difficulté ceux qui ont fait le choix de cette agriculture.

J’ai toujours veillé à l’équilibre entre l’augmentation des surfaces, l’augmentation de la production et les débouchés. Pour les céréales, il y a des débouchés, on le sait ; il faut donc simplement développer la production. À chaque fois, on essaie de trouver le bon équilibre. Il faut développer l’agriculture biologique et maintenir l’équilibre des marchés, nécessaire pour garantir des prix rémunérateurs.

Si les prix chutaient, je sais en effet ce qui se passerait : c’est vers le ministère que certains se retourneraient pour réclamer des aides. C’est ce qu’il nous faut éviter.

Sur les moyens de garantir une visibilité, il y aura sûrement des discussions, mais le cap que nous avons fixé jusqu’en 2017 en passant de 90 à 180 millions d’euros le budget qui lui est consacré est parfaitement cohérent. Il conviendra, ensuite, de maintenir ce niveau, voire de l’élever à nouveau, pour que l’agriculture biologique puisse poursuivre son développement.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion