Ma question porte sur les écarts de prix entre les régions mis en évidence par la dernière enquête de l’Insee et s’adresse à Mme la ministre des outre-mer. Attendue depuis plusieurs années, cette nouvelle comparaison spatiale montre que la vie est toujours plus chère dans les régions d’outre-mer qu’en France métropolitaine, de plus de 7 % à la Réunion et plus de 12 % aux Antilles. L’analyse sectorielle pour la Réunion est éclairante. Elle montre que l’écart de prix reste impressionnant pour les produits alimentaires, qui coûtent près d’un tiers plus cher, que communiquer demande un budget plus important, car en matière de téléphonie mobile, au contraire d’internet, la différence entre les tarifs s’est amplifiée, et que les dépenses de santé sont plus onéreuses de 15 %. Ces prix élevés sont ceux de biens et services de la vie courante alors même que près de la moitié des Réunionnais vivent en dessous du seuil de pauvreté national et que les retraités perçoivent très souvent moins de 400 euros par mois.
Loin d’être marginale, la vie chère demeure une réalité quotidienne. Les phénomènes de concentration et les multiples contraintes à l’origine de cette situation sont connus, de même que les pratiques commerciales de certains opérateurs sont identifiées et parfois sanctionnées. La loi que nous avons votée en 2012 a créé des outils de régulation économique innovants et spécifiques, en particulier les boucliers qualité-prix et l’interdiction des exclusivités d’importation. Les résultats sont réels en matière de produits pétroliers et de tarifs bancaires, mais l’enquête de l’Insee montre qu’il est indispensable d’aller plus loin. Pouvez-vous détailler les mesures que vous comptez prendre pour consolider et amplifier les mécanismes de lutte contre la vie chère, madame la ministre ?