Madame la ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, vous souvenez-vous du « Jacques a dit » auquel vous jouiez certainement dans la cour de récréation ? Vous savez, ce jeu d’école dans lequel le maître de jeu donne des consignes à exécuter à partir du fameux mot déclencheur « Jacques a dit »… Pour tromper l’adversaire, il donne l’ordre sans le sésame ou bien il redouble la syllabe en « Jacques a dit a dit » !
Dans le Nord, depuis quelques mois, parents d’élèves, directeurs d’école et maires sont les joueurs éperdus d’un jeu qui serait bien sympathique s’il ne mettait en péril l’organisation de nos fêtes d’école. Ainsi, les consignes relatives à l’organisation de ces fêtes et kermesses au regard du plan Vigipirate tiennent du Jacadi-a-dit-sans-vraiment-le-dire ! Si vous me suivez encore, Madame la ministre, chapeau, car nous, nous n’y comprenons plus rien, à vos règles du jeu !
Ainsi, on demande aux parents d’élèves et directeurs d’école, qui ne sont pas des professionnels de sécurité, d’assurer le filtrage et le contrôle aux portes de nos écoles, le contrôle visuel des sacs, et de vérifier systématiquement l’identité des personnes étrangères à l’établissement. Bref, on demande aux parents ce que la police municipale n’a pas le droit de faire, par exemple dans les transports en public. Un comble ! Aujourd’hui, on m’informe que dans la ville de Roncq, quelques directeurs transforment les fêtes en prestations d’élèves sur le temps scolaire, sans public ou avec un nombre limité de parents.
Madame la ministre, quelles sont les raisons d’un tel bricolage dans notre académie du Nord ? Les parents ne comprennent pas qu’à Paris, l’on tolère les Nuits Debout quand, dans le Nord, l’on supprime les kermesses d’école. Vous n’empêchez rien à Sciences Po ou Paris VIII, mais vous vous en prenez aux fêtes d’école !