Intervention de Arnaud Richard

Séance en hémicycle du 27 avril 2016 à 15h00
Questions sur la politique gouvernementale en matière d'emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Madame la ministre, puisque nous parlons d’emploi, comment ne pas évoquer la situation dans laquelle se trouve l’assurance chômage ? En effet, les chiffres sont extrêmement inquiétants : le déficit pour 2015 est estimé à 4,4 milliards d’euros et la dette cumulée, fin 2016, devrait atteindre un peu moins de 30 milliards d’euros.

Parallèlement, malgré l’embellie du mois de mars, dont il faut se féliciter – nous verrons assez rapidement si elle est réelle ou artificielle –, le chômage, depuis que cette majorité est aux affaires, a explosé et remet malheureusement en cause l’existence du régime d’assurance chômage.

Dans ces conditions, l’équation est particulièrement délicate et chacun mesure l’ampleur de la tâche qui attend les partenaires sociaux, chargés de renégocier la convention UNEDIC depuis le mois de février.

Malheureusement, au lieu d’accompagner au mieux cette négociation, le Gouvernement, depuis plusieurs semaines, ne fait que l’obscurcir. À l’origine, votre projet de loi, madame la ministre, devait déverrouiller le marché du travail en luttant contre la peur d’embaucher en CDI ressentie par les employeurs. Aujourd’hui, à force de concessions et de compromis en tout genre, ce texte n’a plus aucune cohérence, il ne créera pas d’emplois, n’encouragera aucune entreprise à embaucher et complexifiera même le code du travail, c’est peu dire !

Quoi que certains pensent, les organisations patronales ne sont pas irresponsables et, si certaines menacent de quitter la négociation, ce n’est pas par facilité, loin s’en faut : c’est un cri de désespoir.

Depuis des mois, ce gouvernement bafoue le dialogue social en évitant les négociations avec les organisations syndicales d’employeurs et de salariés, et en cédant aux contestations des groupes minoritaires.

Ma question est simple, madame la ministre : que se passera-t-il, le 30 juin, pour nos compatriotes si les partenaires sociaux, las de vos manoeuvres, ne parviennent pas à un accord ?

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