Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 27 avril 2016 à 15h00
Questions sur la politique gouvernementale en matière d'emploi

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Monsieur le député, je connais bien la situation du département de l’Aisne, notamment de Château-Thierry et de Villers-Cotterêts, puisque j’ai eu l’occasion de m’y déplacer aux côtés du député Jacques Krabal. On y trouve en particulier une très belle entreprise, Cuir Auto Shop, qui veut développer un centre de formation en sellerie de cuir, métier rare pour lequel il existe des perspectives d’emploi ; avec Clotilde Valter, nous travaillons actuellement avec cette entreprise afin de soutenir ce projet, qui profitera notamment à des jeunes des quartiers environnants.

L’apprentissage représente évidemment un enjeu essentiel et le nombre des entrées en apprentissage a augmenté de 5 %.

Des dérogations sont accordées mais, bien souvent, les employeurs n’en demandent pas, c’est toute la difficulté.

Un apprenti mineur ne doit pas être considéré comme un salarié. Néanmoins, il doit être placé dans des conditions lui permettant d’apprendre. Dans le bâtiment, le vendredi à midi, quand l’apprenti a fait 35 heures, il ne peut rester sur le chantier, mais le camion qui le ramène ne part que le soir, de sorte que le jeune reste un peu en carafe. Telle est la réalité. Dans ce cas, l’inspection du travail donne de nombreuses dérogations.

Nous examinons les problèmes un à un : je pense à la question des apprentis marins, à celle de l’utilisation d’objets coupants par les apprentis bouchers ou à celle de l’accomplissement des travaux en hauteur, que nous avons traitée par la voie réglementaire. Nous essayons de développer au maximum toutes les possibilités d’apprentissage.

Un autre sujet essentiel est la rémunération des apprentis. Le Gouvernement a récemment décidé de mieux lisser la grille de rémunération par catégories d’âge – de 16 à 18 ans, de 18 à 21 ans et au-delà de 21 ans, parce que l’âge de majorité, il y a maintenant de nombreuses années, était à 21 ans –, pour rendre le système plus attractif.

Je m’apprête aussi à ouvrir les titres professionnels du ministère à l’apprentissage car, pour certaines catégories de jeunes, apprendre par le geste professionnel peut être déterminant.

Ainsi, nous continuons. Nous avons certes fait quelques tête-à-queue en début de quinquennat mais, l’an dernier, plus de 285 millions d’euros supplémentaires ont été consacrés à l’apprentissage. Nous sommes en train de le développer mais il faut encore améliorer l’attractivité de certains métiers manuels : les métiers de bouche ou les métiers industriels, pour lesquels certains centres de formation d’apprentis sont malheureusement vides.

Dernier point : il faut aussi trouver un employeur, ce qui est parfois difficile pour des jeunes. Dans deux mois, sur le site du ministère, une plate-forme permettra à tout jeune cherchant un employeur de publier sa demande et à tout employeur cherchant un apprenti de publier son offre.

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