Monsieur le député, vous avez bien fait de rappeler le chiffre que nous avons annoncés hier : 60 000 demandeurs d’emploi en moins. Je tiens à souligner que, ce mois-ci, toutes les catégories d’âge – les seniors, les jeunes et les 25-49 ans – ont profité de cette amélioration ; c’est une très bonne nouvelle. Pour autant, nous ne devons pas faire preuve de triomphalisme.
Ce qui compte, je le dis chaque mois, c’est d’examiner les chiffres dans le temps pour repérer une tendance. Or la tendance semble positive : au cours des trois derniers mois, 50 000 chômeurs de catégorie A ont trouvé un emploi, ce qui conforte la diminution du taux de chômage des jeunes.
Mais mon rôle n’est ni de me satisfaire de ces résultats, ni de pronostiquer une inversion de la courbe du chômage ; mon rôle, c’est d’agir. C’est ce que le Gouvernement fait depuis 2012 et, encore récemment, avec le plan pour l’emploi, que vous avez évoqué. La prime « Embauche PME », j’en ai déjà parlé et vous l’avez évoquée, peut vraiment accélérer le rythme des créations d’emplois.
Reste le problème des emplois non pourvus, vous avez raison : avec un tel taux de chômage, comment comprendre que des métiers soient en tension dans notre pays ? Il y a plusieurs raisons à cela.
Sachant que près de 2 millions de demandeurs d’emploi ont un niveau inférieur au bac, nous menons, depuis début décembre, un travail associant l’ensemble des services de l’État, Pôle emploi et les branches professionnelles, en vue de déterminer, dans chaque bassin d’emploi, les offres d’emploi non pourvues. Ce travail fin a permis d’élaborer, avec les présidents de région, le plan « 500 000 formations supplémentaires ».
L’objectif n’est pas de former pour former mais de former utile, c’est-à-dire de former en direction des métiers en tension, en privilégiant l’idée de parcours des demandeurs d’emploi, avec les outils comme le contrat de professionnalisation ou la préparation opérationnelle à l’emploi, là où il existe une demande de la part des chefs d’entreprise.
Il existe aussi des secteurs d’avenir, notamment ceux liés à la transition énergétique. L’Association pour la formation professionnelle des adultes – AFPA – de l’Essone, dont j’ai visité les services hier, avec Clotilde Valter, forment aux métiers qu’ils offrent.
Vous avez cité plusieurs secteurs : les services à la personne, 100 000 perspectives d’embauche ; l’hôtellerie-restauration, 75 000 intentions d’embauche. D’après la DARES, les métiers en tension, dans lesquels les postes ne sont pas pourvus – et je ne considère pas qu’un emploi de deux heures par semaine comme femme de ménage en fasse partie – représentent 150 000 à 200 000 emplois.
Après ce travail fin auquel nous nous sommes livrés, nous oeuvrons dorénavant à mettre en adéquation l’offre de formation avec les besoins de ces métiers en tension. En effet, dans 80 % des cas, c’est à cause du manque de qualification que les emplois n’y sont pas pourvus. C’est tout l’enjeu du plan « 500 000 formations supplémentaires ».
Nous voulons donc préparer les secteurs d’avenir, avec la Grande école du numérique et les 170 fabriques du numérique que nous avons développées, notamment en direction des jeunes, sur le territoire national, créer des emplois dans les métiers d’avenir découlant de la transition énergétique et pourvoir les postes vacants dans les métiers en tension.