Mais il n'y a pas de stratégie portée par notre diplomatie. En fait, nous ne sommes pas capables de mobiliser ces Français d'origine vietnamienne. Cela me laisse pantois. Ma remarque est également valable pour les Français d'autres origines.
Le second atout dont dispose la France au Viêt Nam est la langue française. Pouria Amirshahi a produit un rapport très intéressant sur le sujet pour la commission des Affaires étrangères. Cependant, au Viêt Nam, l'usage du français se délite et le nombre de locuteurs baisse considérablement. Bientôt, le français représentera une histoire et non un vécu.
Le Viêt Nam est confronté à une situation très compliquée en mer de Chine. L'Australie augmente considérablement son budget militaire, renforce sa marine et son aviation. La mer de Chine est devenue une zone de tension et les Vietnamiens ne veulent pas être pris dans un étau entre la Chine et les Etats-Unis et ses alliés. C'est une opportunité pour la France, dont les intérêts sont par ailleurs concernés. Je pense que la France peut jouer la stratégie du petit caillou en se positionnant au milieu du jeu, afin de compliquer la partie et de limiter les risques d'affrontement. Mais il faut, de grâce, que tout cela soit coordonné.
Je ne serai plus dans cette commission et je souhaite qu'elle continue, je ne doute pas que Jean-Jacques Guillet le fera, à plaider pour que France ait une attention et une action plus forte dans cette partie du monde.
Suivant l'avis du rapporteur, la commission adopte les deux projets de loi (n° 3379 et n° 3378) sans modification.