Madame la présidente, monsieur le rapporteur de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, mesdames, messieurs les députés, à l’évidence, cette proposition de loi renforçant le dialogue avec les supporters et la lutte contre le hooliganisme offre une meilleure reconnaissance des supporters, acteurs souvent oubliés et pourtant essentiels, sans qui les compétitions sportives ne seraient pas ce qu’elles sont.
Après un travail constructif entre le Gouvernement, le rapporteur et les différents groupes parlementaires, ce texte a connu des mutations profondes au cours de son examen. Je ne peux que me réjouir, à titre personnel, de cette réorientation.
En effet, sans tomber dans le laxisme, le Gouvernement a souhaité que l’on ne restreigne pas l’approche du supportérisme au seul aspect répressif. Il est clair que l’on ne peut lutter contre la violence dans les stades sans considérer ce qui fonde l’identité du supporter et en refusant le dialogue avec lui.
Depuis trente ans, des mesures ont été prises, mais elles se concentraient essentiellement sur l’aspect répressif : interdictions de stade, interdictions de déplacement, obligation de pointage, etc.
Cela étant, depuis 2010, une évolution s’est opérée, plusieurs actions ayant été menées afin de donner de plus en plus de place aux supporters. Mais nous n’en étions qu’au stade de la réflexion ; grâce à ce texte, nous allons passer à l’action et au concret.
Il y a eu le Livre vert du supportérisme, rédigé sur proposition de Mme Rama Yade. J’ai ensuite eu le plaisir de commettre, avec Guenhaël Huet, Pascal Deguilhem et Marie-George Buffet, un rapport qui proposait déjà de mieux associer les supporters à la vie des clubs. Jean Glavany a lui aussi souligné dans un rapport l’importance de développer un dialogue durable avec les supporters.
Plus récemment, une proposition de loi concernant la représentation des supporters a été déposée, en juin 2015, à l’Assemblée nationale et au Sénat ; François de Rugy était venu me la présenter.
Enfin, on peut évoquer plusieurs colloques organisés sur ce sujet, comme celui sur les « Ambassades des supporters à l’Euro 2016 », auquel j’ai eu le plaisir de participer en mars dernier.
Le rapide historique auquel je viens de me livrer montre l’empressement, ces dernières années, à reconsidérer le rôle des supporters et à dissocier ceux-ci de la violence. On constate la même volonté au sein de nombreuses associations de supporters que j’ai eu, pour certaines, l’occasion de rencontrer.
Avant de rentrer dans le détail de ce texte, je tiens à remercier les rapporteurs de l’Assemblée nationale et du Sénat, les députés et les sénateurs qui se sont investis dans la réflexion, contribuant à faire évoluer le regard sur les supporters.
Après ces remerciements, permettez-moi de vous dire que vous avez permis, avec les sénateurs, de rappeler que les valeurs du sport sont celles de tous, au-delà même des étiquettes politiques, puisque cette proposition de loi a été votée à une large majorité à chaque lecture et même à l’unanimité, ce mardi, en commission.