Intervention de Pascal Demarthe

Séance en hémicycle du 3 mai 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Prise en charge médicale et éducative des enfants handicapés

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Demarthe :

Madame la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion, j’ai plusieurs fois déjà été interpellé au cours des derniers mois par un nombre grandissant de parents d’enfants en situation de handicap orientés dans les instituts médico-éducatifs – IME : ils m’ont fait part de leur désarroi quant à l’avenir de leurs enfants préadolescents, dont la prise en charge médicale et éducative cesse après l’âge de 12 ans, ce qui met en péril le développement acquis les années précédentes au sein d’unités localisées pour l’inclusion scolaire – ULIS – dans le primaire, notamment pour la partie éducative, et en hôpital de jour ou en centre d’activité thérapeutique à temps partiel – CATTP – pour la partie médicale. De fait, le travail formidable mené par les enseignants et éducateurs spécialisés ainsi que par les soignants sera perdu, faute de continuité dans les actions menées jusque-là.

On annonce aujourd’hui aux parents qui ont reçu une orientation IME de la maison départementale des personnes handicapées – MDPH – de la Somme un délai d’attente de cinq ans au moins. C’est ainsi que 64 enfants sont sur la liste d’attente de l’IME d’Abbeville, dont de nombreux enfants âgés de 12, 13 ou 14 ans qui ont épuisé tous les recours possibles et qui seront sans aucune prise en charge à la rentrée scolaire. En raison de cette situation dramatique, ceux des parents qui le peuvent essaient de trouver des solutions en envoyant leurs enfants, petits ou grands, en Belgique.

Madame la secrétaire d’État, que puis-je dire à tous ces parents qui pensent que la nation abandonne ceux qui souffrent d’un handicap et que les moyens nécessaires ne sont pas mis en oeuvre pour eux, comme ils le sont pour d’autres, ce qui décuple leur sentiment d’injustice alors que notre culture a pour fondement la solidarité ? Dites-moi ce que je dois répondre aux parents de Margaux, de Mélissa, de Clémence, de Camille, de Virgile. Que dire aux parents de Pierre, de Théo, de Lucas ? Car, madame la secrétaire d’État, les statistiques purement comptables de l’agence régionale de santé recouvrent des prénoms, et chaque prénom a besoin de nous. Je vous remercie.

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