J'ignorais les rumeurs selon lesquelles des troupes de Daech, ou assimilées, seraient impliquées en Azerbaïdjan. Mais avez-vous des informations selon lesquelles Erdogan serait en train – pour détourner l'attention de la Russie – de créer un foyer, qui semble très sérieux, à la frontière entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie ?
Par ailleurs, vous avez dit que 2 000 Français, et davantage de francophones, étaient impliqués. Les anciens responsables de services de renseignement français que nous avons rencontrés nous ont déclaré que l'on aurait intérêt à nouer des relations avec les services de renseignement sinon syriens, du moins russes, ou avec la coordination à Bagdad entre la Russie, l'Iran et la Syrie. Avez-vous, avec ces services de renseignement, des échanges et des informations qui concerneraient la sécurité intérieure ?
À l'origine, la révolution syrienne était multicommunautaire et avait des aspirations démocratiques. Très rapidement, elle a évolué vers une réalité, qu'en reconnaissant le Conseil national syrien comme le seul représentant, on a voulu occulter. L'hebdomadaire Marianne a sorti il y a quinze jours une note de la Direction de la prospective du Quai d'Orsay qui, semble-t-il, était restée secrète, et qui datait d'octobre 2012. Cette note attirait l'attention sur l'islamisation de cette résistance et des rebelles syriens, et mentionnait une voie de dialogue politique avec les puissances régionales concernées et ceux qui les finançaient, l'Arabie et le Qatar, et aidaient en priorité la coordination politique civile.
Tous les quinze jours, on a prévu la chute de Bachar el Assad. Il est toujours là. Vos correspondants locaux vous ont-ils donné un autre son de cloche ? Cette note, par exemple, vous a-t-elle servi à éclairer le Gouvernement et la Présidence de la République sur la situation réelle de la guerre civile sur le territoire syrien ?