À propos de l'Azerbaïdjan, je ne peux que répéter ce que j'ai dit tout à l'heure : à ce stade, je n'ai pas d'éléments sur une interférence quelconque avec Daech ou d'autres groupes terroristes. En revanche, j'ai fait allusion à l'implication d'États, ce qui n'est pas non plus anormal. Mais je ne peux pas être plus précis.
À propos des francophones, j'apporterai une précision. Comme je l'ai déjà dit, 2 000 Français sont impliqués, soit qu'ils se trouvent sur le terrain, soit qu'ils soient en route, soit qu'ils soient revenus, etc. Mais le nombre de francophones est évidemment supérieur au nombre des Français. De la même façon, de nombreux russophones sont impliqués : à peu près 4 000 russophones, dont la moitié de nationalité russe. C'est une menace pour les nombreux pays concernés. De la même façon, plusieurs milliers de Saoudiens représentent une menace pour l'Arabie saoudite. Sans compter les Jordaniens, etc. Mais nous sommes plus particulièrement concernés par les francophones.
Ensuite, dans le domaine du contreterrorisme, la coopération est extrêmement poussée, y compris avec des services avec lesquels nous sommes moins intimes. Nous coopérons avec les services russes, y compris sur la Syrie et l'Irak. Vous me permettrez de ne pas en dire plus à ce stade.
En revanche, nous n'avons pas actuellement de contacts avec les services syriens. Si la question venait à se poser, il faudrait s'interroger sur la capacité que peuvent avoir, dans le domaine du contreterrorisme, lesdits services – dont ce n'est pas la priorité – et sur les conditions politiques qu'ils pourraient y mettre.
Sur la perspective de la chute, ou non, de Bachar el Assad, je répondrai qu'un certain nombre d'évènements – et pas seulement l'intervention russe la plus récente – ont contribué à son maintien. Je ne vais pas m'étendre là-dessus.
Je ne vous détaillerai pas non plus l'organigramme de l'EI. Il apparaît toutefois que Daech s'appuie sur un certain nombre de relais locaux, et veille à utiliser, pour exercer son autorité sur place, des personnalités et des tribus reconnues par la population. C'est le cas en Syrie. Dans l'entourage de al-Baghdadi, il y a beaucoup d'Irakiens. Mais dans les wilayas décentralisées, Daech s'appuie en grande partie sur des relais locaux.
Peut-on parler de guerre électronique ? Il ne faut jamais sous-estimer l'adversaire. Daech recourt en effet à des hackers. J'ai dit tout à l'heure que c'était une organisation qui disposait de certaines capacités en la matière. Certes, elles sont encore limitées, mais c'est en effet un point qu'il convient de continuer à regarder de près.