Monsieur le directeur, merci d'être parmi nous.
Ma première question est d'ordre assez général. À partir de quel moment considérez-vous que nous aurons gagné contre Daech ? Pour l'opinion publique, le fait de gagner Palmyre, et peut-être demain Mossoul, de pouvoir imaginer Baghdadi un jour au bout d'une perche, préfigure la défaite de Daech. Mais c'est un peu comme l'Hydre de Lerne : à chaque fois, une tête repousse ! On se trouve confronté à un ennemi multiforme : un État sans territoire, qui va, qui vient et qui continue à exister, indépendamment de ce que nous pourrions considérer comme des victoires. Quand pensez-vous que nous en aurons fini avec Daech, ou du moins que nous l'aurons mis à terre ? En d'autres termes, comment détermine-t-on l'objectif de guerre ?
J'en viens à ma seconde question. Notre mission s'intéresse principalement au financement de Daech puisque nous avons considéré que c'était un des angles par lequel on pouvait tenter de vaincre ces barbares.
Tout à l'heure, vous êtes resté silencieux sur la provenance des armes dont ils disposent. On sait qu'au départ, ces armes venaient essentiellement des casernes irakiennes. Mais au rythme où les gens de Daech tirent et bombardent, ils doivent renouveler leur approvisionnement et on imagine qu'il leur faut, pour y parvenir, avoir des échanges avec des puissances étrangères. Donc, si l'on veut s'attaquer au financement de Daech, on doit, par indices successifs, comprendre par quels circuits ils passent pour réaliser ces transactions. Pourriez-vous nous en dire plus ? Sauf si tout est décidément couvert par le secret…