Intervention de Jean-Charles Brisard

Réunion du 5 avril 2016 à 16h15
Mission d'information sur les moyens de daech

Jean-Charles Brisard, président du Centre d'analyse du terrorisme :

Le trafic d'êtres humains constitue en effet une autre source importante de financement de l'État islamique. Il s'agit de rançons suite à des prises d'otages. On a beaucoup parlé des otages occidentaux, mais beaucoup moins des communautés locales visées par ce type de pratiques criminelles. Les notables peuvent également faire l'objet de telles prises d'otages et il existe de rares cas d'esclavage. C'est une part marginale du financement de l'État islamique, mais elle représente néanmoins une centaine de millions de dollars annuellement.

Viennent s'y ajouter les revenus du commerce illicite, non pas de drogues, mais d'antiquités et d'oeuvres d'art extraites des pillages systématiques qui font partie de la propagande de Daech : ils montrent que ces icônes sont détruites, et alimentent également un commerce florissant. Là encore, ce phénomène est assez marginal. Des pièces ont été retrouvées çà et là, au Liban, en Jordanie, et même en Europe, par exemple à Londres. Le gouvernement américain estime que ces activités rapportent entre 30 et 50 millions de dollars par an à Daech.

Le salaire des combattants de Daech a été divisé par deux pour réduire ses dépenses, notamment suite à la baisse des revenus pétroliers. Le salaire de base est de 100 dollars par mois et une grille de salaire fait varier ce salaire selon le nombre d'enfants sur le territoire. Des aides en nature sont également apportées aux combattants, notamment le logement. Nous avons cette grille, qui s'avère très précise, car l'État islamique est également une bureaucratie qui sait gérer de manière comptable ses effectifs et ses revenus.

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