Il faut faire attention avec les estimations que nous manions. Les dernières estimations du CENTCOM américain, qui datent du 1er avril, font état d'une production supérieure à 10 000 barils par jour. L'évolution est à la baisse générale des revenus, en particulier des revenus pétroliers, mais Daech a encore la capacité d'entretenir ce territoire et cette population, et surtout son armée.
La vraie question concerne la pression fiscale et l'impopularité que suscitera Daech à force de jouer sur le levier de l'extorsion pour saigner à blanc des populations locales qui sont déjà dans une situation de dégradation générale sur le plan économique et social.
Si l'on s'intéresse à la viabilité du modèle économique de l'État islamique, les budgets des provinces contrôlées par Daech, rapportés aux budgets de ces provinces avant 2014, se situent largement en deçà de ce qui serait nécessaire pour faire vivre ces populations dans des conditions satisfaisantes. Nous savons donc qu'à moyen ou long terme, cette organisation n'a pas d'avenir sur le plan financier.