Les dernières élections, marquées par les scores très importants du Front national en zone rurale, ont mis en lumière le problème des populations urbaines repoussées au fond des campagnes par la cherté des terrains et des loyers. Ces nouveaux habitants doivent prendre chaque matin leur véhicule pour aller s'encastrer dans les embouteillages. Les services sont restés en ville, quand la précarité s'est exilée à la campagne. Pour que l'intitulé de votre ministère – « l'égalité des territoires » – devienne une réalité, il est nécessaire de faire sauter un premier verrou : celui de la taille, de la compétence et des moyens des intercommunalités de projets qui, dans le monde rural, doivent épouser le contour des territoires pertinents, c'est-à-dire, a minima, celui des schémas de cohérence territoriale. Il est urgent d'ouvrir une réflexion sans tabou sur l'efficacité des différentes couches du millefeuille territorial. Toutes les montagnes de réforme ont accouché d'une souris. Dans ce contexte, comment pensez-vous mener un chantier qui va se heurter à d'énormes oppositions coalisées de tous bords ?
Je voudrais également vous soumettre une question à laquelle je vous permets d'opposer un joker : Michel Barnier, le commissaire européen français, a donné un accord déterminant à la pêche en eaux profondes. Cette position a-t-elle l'aval du Gouvernement et, dans le cas contraire, n'y a-t-il pas là une forme de dysfonctionnement ?