Intervention de Francis Vercamer

Réunion du 4 mai 2016 à 10h45
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrancis Vercamer :

Je m'exprimerai pour ma part au nom du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.

Entre 1,5 et 2 millions de nos concitoyens seraient actuellement touchés par la fibromyalgie. L'ampleur de ces chiffres et leur étonnante imprécision en disent déjà long sur les incertitudes et interrogations qui entourent ce qui n'est pour l'heure reconnu que comme un syndrome.

Le désarroi de ces personnes face à leurs souffrances physiques et psychologiques chroniques et aux difficultés du diagnostic et de la réponse médicale s'accentue encore lorsqu'elles se heurtent à l'incompréhension sociale, et atteint son paroxysme du fait de l'insuffisance de la prise en charge. Comment nos administrations, notre protection sociale, notre système de santé peuvent-ils donc remédier à celle-ci ?

Pour notre groupe, il est souhaitable que le Parlement se saisisse de cette question. Il aurait pu le faire par le biais d'une mission d'information ; le groupe de la Gauche démocrate et républicaine a préféré une commission d'enquête : soit.

Nous autres députés avons tous été interpellés par des associations ou des patients confrontés à la fibromyalgie. Le caractère chronique et évolutif des douleurs nous conduit à nous interroger sur les modalités de sa prise en charge. Le nombre des personnes atteintes, le handicap considérable que la fibromyalgie entraîne chez 30 % d'entre eux, ses conséquences sur leur vie quotidienne, sociale, professionnelle doivent nous amener à nous intéresser aux causes de la maladie et aux possibilités de la détecter à un stade précoce.

Il est essentiel que le Parlement puisse produire à ce sujet un travail approfondi, tenant compte des données médicales, sociales, financières du problème. La commission d'enquête devra bien sûr absolument s'enquérir des solutions apportées dans d'autres pays européens, notamment la Belgique, en vue de mieux reconnaître et mieux prendre en charge la fibromyalgie comme une maladie, et de l'effet de ces décisions sur la réponse médicale, la prise en charge des soins et l'accompagnement des patients.

La recherche devra aussi être abordée. Comment se mobilise-t-elle aujourd'hui s'agissant de cette maladie ? Quels efforts devrions-nous faire pour mieux identifier ses causes et ses traitements ?

Des solutions ont déjà été trouvées pour ne pas laisser les personnes atteintes seules face à la maladie. Il ne s'agit évidemment pas pour nous de mettre qui que ce soit en accusation dans le cadre de la commission d'enquête. Les chercheurs, les équipes médicales, les organismes de sécurité sociale consacrent attention et efforts à la compréhension, au traitement, à l'accompagnement des malades.

Mais les questions de ces derniers et de leurs familles restent nombreuses. Il appartiendra donc à la commission d'enquête de préciser la manière dont les personnes atteintes de fibromyalgie pourraient être mieux reconnues et prises en charge par notre système de soins et de protection sociale, et de distinguer en cette matière le souhaitable du possible.

Pour ces raisons, le groupe de l'Union des démocrates et indépendants votera pour cette proposition de résolution.

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