Face à la souffrance et à la détresse de centaines de milliers de nos concitoyens, il est légitime que nous puissions réagir. Mais, n'étant ni médecins ni professionnels de santé, nous ne pouvons porter un jugement alors que des controverses subsistent au sein même du monde médical, parfois quant à l'existence et surtout quant aux causes – organiques ou fonctionnelles – du syndrome. Il faut pourtant bien permettre aux patients d'être pris en charge et aux professionnels de leur proposer des solutions. Or le corps médical est assez désemparé face à ce type de maladies chroniques. Certains praticiens sont sceptiques ; certains considèrent la maladie comme psychologique, ce qui n'est pas sans conséquences, notamment sur la difficulté à trouver des traitements.
On mesure aussi sur le terrain les problèmes que rencontrent les personnes concernées dans leurs relations avec les CPAM et avec la médecine du travail, alors qu'elles ont besoin de faire reconnaître leur mal et d'être prises en considération.
C'est tout l'intérêt de la commission d'enquête qu'il nous est proposé de créer : sans se substituer aux professionnels de santé, permettre que la fibromyalgie soit considérée, si cela apparaît nécessaire, non seulement comme un syndrome mais comme une véritable maladie. J'espère que nous le pourrons, pour que les personnes qui souffrent bénéficient de cette considération : c'est le plus important.