Je suis d'accord avec vous au sujet de la Tunisie, mais non de l'Égypte. Dans le domaine des affaires internationales, il faut savoir définir des priorités, par exemple en faveur des États structurés et vertébrés. Il ne sert à rien de défendre obligatoirement les droits de l'homme dans les pays qui n'en sont pas à ce stade. Dans des pays délités et dépourvus de structures comme la Syrie et la Libye, les droits de l'homme n'ont plus beaucoup d'importance. La priorité doit aller à des États structurés.
Tout le monde ici souhaite une Europe de la défense, mais rien ne vient : que ce soit en matière de synergies, de coopérations structurées ou d'institutions à mettre en place, nous n'avançons pas. Cela ne tient certes pas à la personnalité de Mme Mogherini, pour laquelle j'ai beaucoup de respect et qui était mon homologue à la tête de la délégation italienne, à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Mais, dans ses fonctions actuelles, elle est cantonnée à un rôle de représentation. Elle n'a pas les moyens d'avancer vers une perspective européenne en matière de défense.
Nous savons que nombre d'États européens ont les yeux de Chimène à l'OTAN. Pour beaucoup d'entre eux, l'Union européenne est un OVNI en matière de défense ! De votre côté, s'agissant de la défense de l'Europe, comment soupesez-vous l'alternative entre un pilier européen de l'OTAN et l'Europe de la défense ?