Intervention de Cécile Duflot

Séance en hémicycle du 10 mai 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Gaz de schiste

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCécile Duflot :

Monsieur le président, au nom du groupe écologiste je voudrais remercier Mme Coutelle pour sa question et Mme la ministre pour sa réponse : en effet, je pense que sur cette question, beaucoup pourraient s’interroger, réfléchir et trouver les meilleurs moyens de remédier à une situation qui nous touche, nous les femmes, et parfois des hommes, douloureusement.

Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’écologie.

Madame la ministre, une étude publiée il y a quelques semaines dans la revue Nature annonce une montée des eaux d’un mètre d’ici à 2100. Il est donc officiel que ce ne sont plus les générations futures qui sont concernées, mais nos enfants, ceux qui naissent aujourd’hui.

La France s’était engagée, au cours de l’examen du projet de loi sur la transition énergétique, puis, avec énergie, pendant la COP21, à être exemplaire en matière de lutte contre le réchauffement climatique.

Il est temps de dépasser les slogans. Nous apprenons hier qu’en 2015, les émissions de CO2 de la France ont encore augmenté de 1,7 % selon les estimations d’Eurostat. Or, au moment même où était votée la loi interdisant le recours à la fracturation hydraulique, deux de nos champions industriels, dont l’un majoritairement détenu par l’État, Total et EDF, investissaient avec un opérateur belge 1 milliard d’euros dans un terminal méthanier à Dunkerque en vue d’accueillir du gaz liquéfié, notamment du gaz de schiste.

Chacun sait que le gaz de schiste contribue davantage au dérèglement climatique. Comment donc expliquer que nous en acceptions l’importation alors que nous refusons la fracturation hydraulique ? C’est plus qu’un paradoxe : c’est une faute et une menace pour notre avenir.

J’ajoute que dans le même temps, la France ne tiendra pas ses engagements européens en matière de développement des énergies renouvelables.

Madame la ministre, au-delà des paroles et des promesses, pouvez-vous nous donner votre position et celle de votre gouvernement sur le fait que les Françaises et les Français, sans le vouloir, devront, pour certains, consommer du gaz de schiste destructeur pour l’environnement ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion