J'évoquerai la Libye.
Les négociations de l'ONU visaient à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul gouvernement, et, finalement, avec celui de M. Fayez el-Sarraj, nous nous retrouvons avec trois gouvernements libyens. Sentez-vous une réelle dynamique sur le terrain ou plutôt des résistances ? Après tout, ce pays est très éclaté, organisé en tribus, privé d'État depuis longtemps, parce que, quoi qu'on dise, Kadhafi n'avait pas construit d'État : une tribu avait pris le pouvoir, et il n'y avait pas de structure étatique.
Ensuite, la réouverture de l'ambassade de France à Tripoli est-elle envisageable ? Certains échos en ce sens nous sont parvenus. J'étais moi-même à Tripoli, avec notre collègue Myard, la dernière fois que l'ambassade a sauté… J'imagine que le Quai d'Orsay prendra toutes les mesures pour assurer la sécurité de nos fonctionnaires.
Enfin, je vous interrogerai une nouvelle fois sur la présence de forces spéciales en Libye. Je l'avais déjà fait lors de votre précédente audition, je le dis sans mauvais esprit, et vous n'aviez pas répondu, sans doute parce que vous n'en aviez pas le temps ou que vous n'aviez pas retenu ma question. Depuis lors, sans vraiment confirmer cette présence, M. Jean-Yves Le Drian nous a dit en substance qu'il serait irresponsable qu'un ministre français de la défense ne cherche pas à voir de plus près ce qui se passe en Libye. C'était une forme de confirmation ; en tout cas, la présence de ces forces n'a fait l'objet d'aucun démenti. Bref, j'insiste : quelle est l'importance de ces forces spéciales ? quelle est leur mission ? J'attends moins des garanties que des éclaircissements.