Madame, vous avez raison de dire que tous les âges, catégories sociales, etc., doivent être représentés. Cela étant, si je suis contre le cumul des mandats, je dois dire que l'exercice de mon mandat de députée a pu se nourrir de mon expérience antérieure d'élue locale. En effet, j'ai été notamment chargée des transports et c'est un domaine dans lequel les femmes sont souvent peu représentées, alors que les clients sont majoritairement des femmes. Je me suis battue pour promouvoir leur place dans ce domaine qui n'est pas technique, au sens où il n'y a pas besoin de savoir réparer un bus, comme on me l'a dit un jour ! En revanche, il est important d'être attentif à l'organisation des transports, à leur régularité et à leur fréquence, au choix des lignes et aux attentes des usagères et des usagers.
Se pose aussi une difficulté concernant les jeunes : si vous entrez en politique à l'âge de vingt-sept ou trente ans, et si vous faites deux mandats, à quarante ans, sans expérience professionnelle établie, que faites-vous ? Nous en revenons à la question du statut de l'élu. Il est difficile de passer d'un monde à l'autre – certains pays font sans doute mieux que nous dans ce domaine – et l'on risque ainsi de produire des professionnels de la politique.
Il serait intéressant d'échanger avec les jeunes femmes de formation et pourquoi elles portent un la politique a un respect aussi négatif ou rébarbatif. C'est un peu dramatique, car c'est un engagement formidable, au service du bien commun. Sans orgueil, j'ai la conscience d'être la représentation nationale, d'oeuvre pour l'ensemble de la Nation, et particulièrement lorsque je me bats pour les droits des femmes, nous avons le sentiment de travailler pour l'ensemble de la société. Ce n'est pas simple, bien sûr, mais c'est un engagement passionnant et enrichissant.