Monsieur le président, mesdames les ministres, monsieur le président de la commission, madame, monsieur les rapporteurs, mes chers collègues, voici le moment où notre mission de législateur prend tout son sens.
Depuis des semaines, j'ai, en mon âme et conscience, pesé avec une extrême attention tous les éléments constitutifs du projet de loi dont nous entamons la discussion.
J'ai entendu les parents, les enfants, les pédiatres, les psychiatres, les juristes, les autorités religieuses, les associations. J'ai écouté attentivement les arguments de celles et ceux qui s'opposent à ce projet de loi et de celles et ceux qui y sont favorables. Je les ai mesurés avec beaucoup de précaution, je les ai pesés à l'aune de ce que je suis, de mes opinions, de mes convictions humanistes, de mes questionnements religieux, de ma vie d'homme, de mon rôle de père.
Au terme de ce véritable cheminement intérieur, ma conviction est faite : le texte qui consacrera le mariage et l'adoption pour tous sera l'une des lois les plus importantes dans l'histoire de notre assemblée.
J'étais favorable à la mesure 31 du projet du candidat François Hollande. Mais il ne s'agit pas ici de tenir une simple promesse électorale ! Il s'agit de consacrer l'égalité des droits et de considérer que la famille n'est pas uniquement fondée sur l'orientation sexuelle.
Ce texte est bon pour la France. Il renforce la lutte que notre pays mène contre l'homophobie sur son territoire ainsi qu'au niveau international. Il nous fait entrer dans le concert des nations qui ont choisi de protéger leurs enfants – tous leurs enfants.
Ce texte est juste pour les Français, pour ces hommes et ces femmes, citoyens à part entière, qui n'avaient pas les mêmes droits que les autres. Juste pour ces enfants, fantômes de notre République, qui doivent être reconnus pour ce qu'ils sont. Juste pour ces familles, qui doivent enfin pouvoir sortir de la clandestinité !