L’étape que nous avons franchie est fondatrice, mais il reste encore beaucoup à faire – à commencer, vous l’avez dit, par la ratification de l’accord. Pour ce faire, la France doit mobiliser ses partenaires européens. L’Union européenne doit demeurer une force motrice en la matière. Le protocole de Kyoto puis l’amendement de Doha montrent qu’elle est la seule – ou presque – à s’être engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à le faire. L’arithmétique du budget carbone est implacable : maintenir les quantités actuelles de rejet de CO2 dans l’atmosphère équivaut à nous faire franchir la barre des 2 degrés dans moins de 25 ans.
Il faut aussi sortir de manière rationnelle et ordonnée de notre dépendance mondiale aux énergies fossiles. Enfin, il faut consentir un effort massif en matière de recherche. De ce point de vue là aussi l’Union européenne a un rôle à jouer, afin de trouver enfin, pour ne citer que l’exemple du stockage de l’électricité, la solution techniquement satisfaisante et économiquement abordable permettant de mener à l’échelle mondiale une nouvelle révolution énergétique qui fera de l’énergie renouvelable une ressource de base et non plus d’appoint. La prochaine COP, qui se tiendra au Maroc en novembre prochain, sera elle aussi essentielle. Je salue l’effort de la future présidence marocaine, que je rencontre souvent et qui fait le nécessaire, en lien avec vous, madame la ministre, pour prolonger le succès de Paris.
C’est dans cette perspective, car il est urgent d’agir avant même 2020, que nous souhaitons que la ratification de l’accord de Paris soit très rapide et qu’elle ait lieu immédiatement après le vote des quinze pays dont les institutions permettent de signer l’accord et de déposer simultanément les instruments de ratification. La France continuera de jouer un rôle d’impulsion essentiel face à ce défi majeur auquel le monde est confronté. J’ai eu l’occasion de m’en entretenir jeudi dernier avec le chef du gouvernement marocain, M. Benkirane, qui m’a assuré que son pays fera le nécessaire pour ratifier l’accord dans les meilleurs délais.
Tel est le sens de l’adoption à l’unanimité de l’accord de Paris par la commission des affaires étrangères, et j’appelle aujourd’hui tous nos collègues à un vote en séance publique qui soit également unanime.