Monsieur le président, madame la garde des sceaux, madame la ministre, mes chers collègues, le projet de loi que nous examinons traite d'une question qui touche à l'intime de chacun d'entre nous – l'émotion qu'il suscite montre d'ailleurs à quel point il concerne tous les Français.
Vous vous souvenez tous ici, j'imagine, de la parole de l'un des premiers législateurs : « Il faut légiférer d'une main tremblante ». Vous n'avez pas suffisamment pris la mesure, ni en amont, ni en aval, des conséquences de ce texte. Compte tenu des enjeux en cause – statut du mariage, du couple, place de l'enfant, filiation, procréation, marchandisation du corps humain –, nous avons pu voir que beaucoup de nos concitoyens souhaitaient pouvoir s'exprimer directement. Ce que ne comprennent pas les Français, c'est le manque de préparation et de concertation. (« Allons ! » sur les bancs du groupe SRC.)
Les travaux préparatoires ont été menés bien trop vite et de manière sélective. Vous avez ignoré l'expression directe et spontanée des Français qui se sont mobilisés massivement. Vous n'avez pas voulu entendre les Français qui réclamaient plus de débats, plus d'explications, plus de temps sur un sujet qui touche au coeur de leur vie d'homme et de femme. Vous n'avez pas voulu les entendre. Vous divisez plus que vous ne rassemblez. (« C'est vrai ! » sur les bancs du groupe UMP.) Vous manquez ainsi une occasion d'envisager d'autres solutions, qui auraient permis d'aboutir à un consensus national.