Intervention de Michel Guilbaud

Réunion du 27 avril 2016 à 17h15
Mission d'information relative au paritarisme

Michel Guilbaud, directeur général du Mouvement des entreprises de France, MEDEF :

S'il y a vraiment un objet lié au travail et sur lequel nous avons un rôle à jouer, c'est la formation. Le CPF permet aujourd'hui aux partenaires d'entrer dans le jeu, aux côtés des collectivités locales. Nous avons réclamé d'exercer une coresponsabilité, qui s'est traduite par le COPANEF (comité interprofessionnel pour l'emploi et la formation) et les COPAREF (comité paritaire interprofessionnel régional pour l'emploi et la formation professionnelle). Cela peut sembler de la tuyauterie, mais c'est là que se joue l'enjeu du devenir des salariés, de leur transition professionnelle, et si l'on veut bouger sur le marché du travail, c'est par là que nous y arriverons.

La formation est un sujet sur lequel on entend parfois des propos un peu globalisants. On nous demande ainsi ce que nous faisons des 30 milliards d'euros mobilisés au total, alors que nous ne gérons pas du tout une telle somme : seuls 12 ou 13 milliards concernent les entreprises, dont plus de 6 milliards sont constitués par les dépenses internes des entreprises. Donc avant même la réforme, les OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) géraient 6 milliards, pas 30.

Bien sûr, il y a un enjeu de modernisation pour que ces 6 milliards aillent vers les bonnes formations. La qualité des formations est un enjeu crucial sur lequel nous devons travailler. Les dispositifs très mutualisés qui passent par des OPCA ne sont pas forcément les plus efficaces. Le législateur a accepté de prendre en compte l'accord national interprofessionnel qui fait disparaître l'obligation légale, imposant ainsi aux OPCA de dispenser beaucoup plus de services et de ne pas se contenter de collecter automatiquement de l'argent, même si l'entreprise ne forme pas directement ses salariés. C'est le signe que nous avons tous accepté de remettre en cause la qualité du travail des acteurs de la formation.

Je ne prétendrai pas que, du jour au lendemain, les OPCA se sont mis à faire un travail formidable. Je ne sais pas si les réformes vont assez vite ou assez loin, ni si tout remettre à plat est la manière la plus efficace pour réformer des systèmes aussi complexes que celui-là. Certains étaient très attachés au système antérieur car il fonctionnait bien dans leur branche. Mais l'enjeu de la formation est aujourd'hui interdisciplinaire : il faut accompagner des salariés dans la transition d'un secteur à l'autre. Nous ne pouvons donc pas nous cantonner à additionner des visions de branches pour savoir quel est le bon dispositif. C'était notre difficulté pour mener cette réforme de la formation. Ce n'est pas forcément du conservatisme, il existe des logiques de terrain assez différentes selon les secteurs.

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