Je serai, pour ma part, un peu plus optimiste. Au-delà de l'aspect irrationnel, il faut compter avec des facteurs rationnels, notamment le prix du baril de pétrole. Je ne crois pas du tout que la guerre durera des décennies. Pour qu'une solution émerge, il faut que l'Iran et l'Arabie saoudite s'entendent sur la manière dont ils peuvent se partager à nouveau la région et sur le sort qu'il faut réserver aux sunnites irakiens et syriens. Admettons qu'ils s'entendent. Si cette solution est acceptable par les États-Unis, la Russie et la Turquie, cela peut aller relativement vite. Or les Iraniens et les Saoudiens seront acculés à la négociation lorsqu'ils n'auront plus d'argent. C'est pourquoi le prix du baril du pétrole est un élément crucial, de même que le nombre d'années de réserve dont chacun dispose.