Vous auriez pu échanger avec eux. Eh bien, c'est pour ces enfants-là que j'ai envie de me battre. Ces enfants-là nous demandent d'être considérés comme des citoyens comme les autres. Ils nous demandent de ne pas pouvoir être confiés à un tiers ou à une institution si l'un de leurs deux parents meurt ou si les parents se séparent. Ils nous demandent d'avoir un livret de famille dans lequel figurent les noms de leurs deux parents sur la page de gauche et sur la page de droite. Quand les enfants ont deux parents, il ne faut pas leur mentir. La République ne peut pas mentir à ses citoyens par omission sur les livrets de famille qu'elle délivre. Ils nous demandent que leurs deux parents aient l'autorité parentale sur eux et puissent décider immédiatement s'ils doivent être hospitalisés ou opérés en urgence. Ils nous demandent que, nous qui votons la loi, les considérions comme des enfants tout simplement comme tous les autres enfants de France, c'est-à-dire comme des citoyens à part entière et non comme les enfants de parents entièrement à part.
Mesdames les ministres, les deux couples homosexuels de Louroux-de-Beaune m'ont dit attendre avec impatience le vote de votre projet de loi et la promulgation de la loi telle qu'elle ressortira des débats du Parlement. Ce sont des citoyens comme chacun d'entre nous. Alors je veux dire avec force que je voterai ce texte avec fierté, pour eux comme pour tous nos compatriotes qui l'attendent. Je voterai cette loi d'égalité avec le sentiment d'avoir été utile à mon pays, à mes concitoyens et d'avoir respecté le mandat que m'ont confié les électeurs de l'Allier.