Bien sûr, vous objecterez des témoignages inverses. Mais à qui le principe de précaution doit-il profiter ? Si vous écoutiez votre propre conscience, ne vous dicterait-elle pas d'examiner en profondeur les conséquences psychiques et psychologiques pour les enfants du fait d'être privés, pour certains à tout jamais, du droit merveilleux et si évident pour la plupart d'entre nous, de prononcer conjointement les mots de « papa » et de « maman » ?
Après des centaines d'heures de discussion et de lecture de documents sur ce sujet, il reste parfois, dans le tamis, quelques phrases simples et fortes. Il m'en vient une à l'esprit : mesdames et messieurs les parlementaires, ce n'est pas parce que vous avez le pouvoir de légiférer sur tout, que vous devez le faire. « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » : si vous n'éprouvez pas ces doutes, c'est que vous êtes des apprentis sorciers, et c'est grave. Mais si vous les éprouvez et que vous les taisez, c'est plus grave encore : l'histoire humaine, comme l'a si bien dit notre collègue Bruno Nestor Azerot, vous en demandera raison. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)