Intervention de Dominique Bertinotti

Séance en hémicycle du 30 janvier 2013 à 22h45
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille :

Permettez-moi également d'ajouter un mot sur l'adoption. Il faut que cesse le faux débat que vous alimentez sur la contradiction qui existerait entre l'intérêt de l'enfant et celui de l'adulte.

Vous définissez l'adoption comme une famille que l'on attribuerait à l'enfant adopté ; ce serait toutefois méconnaître que pendant très longtemps les familles adoptives cachaient à leur enfant qu'il était adopté, ce qui correspondait à la volonté d'avoir un enfant substitut. Nous savons les dégâts que de telles pratiques ont causés parmi ces enfants qui longtemps ont cru à une histoire biologique sans lien avec la réalité.

Alors que l'adoption internationale se raréfie – pour le mieux, car souvent c'est la conséquence du développement économique des pays concernés et de l'adoption des enfants par des nationaux –, alors que la France, contrairement à l'Italie ou à l'Espagne, a beaucoup de réticence à adopter des enfants déjà âgés et parfois en fratrie, ou même avec des problèmes de santé, il faut faire preuve de prudence quand on parle au nom de l'intérêt de l'enfant.

Enfin, j'entends sur les bancs du groupe UMP que personne n'est homophobe et que l'on pourrait même « sacraliser » – j'emprunte ce terme à M. Patrick Ollier car, étant naturellement laïque, ce n'est pas celui que j'aurais employé – l'union des homosexuels en mairie. Je tiens à rappeler que, il y a peu de temps encore, j'étais maire d'un arrondissement parisien et que dans toutes les mairies de gauche nous avons célébré les PACS en mairie, précisément parce que nous trouvions très discriminatoire le fait que les couples signant des contrats de ce type ne puissent pas avoir accès à la mairie.

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