Sans doute ce précédent a-t-il contribué, et c'est tant mieux, à dédramatiser des prises de position courageuses, parce qu'extrêmement minoritaires.
Je voudrais m'arrêter rapidement, pour ne pas prolonger inconsidérément les débats cette nuit, sur les interventions de MM. Fillon, Ollier et Goasguen.
M. Fillon, Premier ministre pendant cinq ans, nous a parlé du droit à l'enfant. Il s'agit là d'un slogan terrible, car ceux qui l'emploient entretiennent la confusion. Il n'y a jamais eu de droit à l'enfant dans ce pays. Et pourtant, parmi les innovations qui ont surgi dans les mois qui ont précédé ce débat, il y a eu ce droit à l'enfant, que personne ne réclame, qui n'est reconnu nulle part.
De l'avis général, la procédure d'adoption est extrêmement rigoureuse, trop rigoureuse diront certains, au point d'être restrictive. Il n'y a pas de droit fantaisie à l'enfant, d'enfant-jouet ou, comme je l'ai entendu, d'enfant-cobaye. Il y a d'abord des enfants qui peuvent être accueillis dans une famille ou par un célibataire, homme ou femme. Il y a aussi, et surtout, une puissance publique – l'État et les collectivités – qui veille à l'intérêt de l'enfant. Ce n'est pas propre à la gauche, c'est un élément stable du droit français.