Intervention de Christiane Taubira

Séance en hémicycle du 30 janvier 2013 à 22h45
Projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe — Discussion générale

Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice :

Vous avez donc eu raison de ne pas poursuivre les pères en 2102, même si, pendant deux semaines, vous allez au contraire nous demander de poursuivre toutes les personnes concernées ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

J'en viens à M. Azerot, qui a défendu à la tribune la position de plusieurs parlementaires d'outremer – pas de tous –, déjà exposée à plusieurs reprises dans la presse ces derniers mois.

J'ai eu l'occasion de répondre sur ce sujet à une question posée par des députés de l'opposition sur les outremers sinon sur le ton de la tolérance – car le mot a pour moi un sens précis, et nous ne sommes pas ici dans la tolérance, mais dans la reconnaissance de droits –, du moins avec une tonalité particulière fondée sur le fait qu'étant moi-même originaire des outremers je devais être consciente qu'il s'agissait là d'une question sensible, ce qui est doublement exact. Sans le formuler exactement de cette façon, on m'interrogeait en fait sur le bien-fondé d'une telle loi dans nos sociétés ultramarines.

Il est vrai que le sujet est difficile pour les outremers, comme l'avait été le PACS. Mais c'est tout l'honneur des parlementaires et des élus locaux qui soutiennent ce projet de loi de le faire courageusement, par conviction et par éthique.

Ceux qui ne le soutiennent pas ont des raisons tout à fait recevables. Mais lorsque M. Azerot argue, comme beaucoup d'entre vous, qu'il y aurait – tout en nous demandant d'organiser un référendum –d'autres priorités, économiques et sociales, je m'étonne. En effet, en quoi le fait que nous fassions notre travail empêche ceux qui ont en charge les questions économiques et sociales de faire le leur ?

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