Intervention de Olivier Lebouché

Réunion du 10 mai 2016 à 16h15
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Olivier Lebouché, président de la Fédération des prestataires de soins à domicile, FEDEPSAD :

Nous vous communiquerons un tel document. Je terminerai sur trois recommandations.

Premièrement : j'ai beaucoup insisté sur la complémentarité des acteurs de la ville. Je pense que la définition d'un statut vraiment cohérent pour les prestataires est devenue essentielle. Ce serait le moyen de développer cette offre – qui est intéressante en termes d'efficacité – et l'occasion de consacrer le rôle du prestataire comme acteur de santé.

Deuxièmement : certaines barrières réglementaires n'ont plus de sens. Je pense à la dispensation de certains médicaments. Lever ces barrières permettrait de fluidifier le système – par exemple pour acheter en gros certains médicaments – et d'accroître l'efficacité du système de santé.

Troisièmement : on a beaucoup parlé de la dialyse à domicile. Le prestataire peut contribuer au déploiement de la dialyse en ville : hémodialyse à la maison, ou dialyse péritonéale. C'est essentiel. Il y a quelques obstacles réglementaires. Mais de nouvelles technologies vont arriver dans les années qui viennent, notamment des petits dialyseurs à domicile. Il faut s'y préparer. Le prestataire peut vraiment être un acteur au service des médecins et des patients.

Enfin, 1 % seulement de la chimiothérapie en France est dispensée en ville. C'est le plus mauvais chiffre de toute l'Europe ! Il faut que les prestataires, les infirmiers et l'HAD essaient, intelligemment, de développer la chimiothérapie en ville en abandonnant le principe selon lequel elle relève impérativement de l'hospitalisation de jour. Suivant les protocoles, il y a une place pour l'hospitalisation de jour, pour l'HAD et pour les prestataires.

Voilà quelques suggestions, très pragmatiques. J'estime qu'il y a des centaines de millions d'euros d'économies à faire sur la chimiothérapie. Sur la dialyse, nous avons déjà eu l'occasion de fournir des évaluations. Entre les deux, c'est 500 à 600 millions d'euros d'économies que l'on pourrait réaliser dans les prochaines années.

Bien sûr, on n'y parviendra pas sur l'exercice budgétaire qui vient. Mais cela se prépare, et je pense que nous pouvons vous y aider. Nous avons montré que nous étions des partenaires crédibles, que nos prestations étaient de qualité, et nous sommes prêts à assumer les responsabilités et les contraintes qui vont de pair avec la prise en charge de ce genre de malades. Vous avez des acteurs responsables en face de vous.

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