Intervention de Corinne Erhel

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Centre de rééducation et de réadaptation de trestel

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCorinne Erhel :

Madame la secrétaire d’État chargée des personnes âgées et de l’autonomie, je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur le projet de transfert de cinq places d’hospitalisation de jour en soins de suite et de réadaptation pédiatrique du centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Trestel, dans les Côtes-d’Armor, vers le centre hélio-marin de Plérin.

Sans nier ou minimiser, évidemment, les besoins de la population du bassin de Saint-Brieuc, il est essentiel de répondre à l’inquiétude à la des organisations syndicales de l’hôpital et surtout des parents, qui, pour beaucoup d’entre eux, soulignent l’expertise ainsi que la qualité du fonctionnement du service pédiatrique et m’ont témoigné de leur fort attachement à cette offre de soins de proximité pour les accompagner dans un quotidien déjà très contraint.

Bien que ce projet de transfert soit pour le moment suspendu, je m’interroge sur ses conséquences potentielles en matière de prise en charge des enfants du bassin trégorrois, notamment ceux souffrant de troubles sévères d’apprentissage ou de troubles complexes. Ce service, de quinze places aujourd’hui, affiche un taux d’activité très élevé – 230 %, avec 5 576 journées en 2014 –, en lien avec une demande considérable : quatre-vingt-seize enfants sont en attente de consultation médicale préalable et trente-six en attente d’orientation. Ces chiffres me semblent justifier pleinement le maintien du service dans son format actuel.

Devant la nécessité de garantir les moyens suffisants pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes usagers trégorrois et au regard des conséquences probables de ce projet sur leur parcours scolaire et leur devenir professionnel, quelles mesures comptez-vous prendre, madame la secrétaire d’État, pour conforter cette offre de soin de proximité indispensable et équitable au plan territorial ?

Plus globalement, le cas de Trestel pose la question de l’accompagnement des enfants souffrant de « dys » et de leurs familles. En effet, dans les Côtes d’Armor, le délai d’attente entre un signalement et un diagnostic par un médecin spécialisé peut prendre dix-huit mois. S’en suivent la réalisation des bilans pluridisciplinaires ainsi qu’une synthèse : un an s’est encore écoulé avant que l’on puisse orienter l’enfant. Une fois ces étapes passées, soit après deux ans et demi, se pose la question de la prise en charge dans un établissement public renommé comme Trestel ou, si cela n’est pas possible, dans le secteur libéral, ce qui implique un investissement financier auquel tous les parents ne peuvent consentir.

Face à ces difficultés, constituant parfois un véritable parcours du combattant pour les enfants et leurs familles, dont je partage les préoccupations, il me paraît indispensable de s’engager fortement, durablement, en faveur d’une offre de soins dédiée à la prise en charge des troubles « dys », au plus près des populations et permettant à tous de bénéficier d’un suivi de qualité, à la hauteur de nos ambitions en matière de santé publique. J’attends, madame la secrétaire d’État, une réponse assez ferme de votre part.

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