Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Produits insecticides de lutte contre les moustiques

Barbara Pompili, secrétaire d’état chargée de la biodiversité :

Monsieur le député, la lutte contre les moustiques présente de nombreux enjeux en matière de santé publique, de nuisance pour nos concitoyens, ou encore de préjudice pour notre économie, notamment le tourisme. Il s’agit d’un sujet d’attention et de mobilisation pour le Gouvernement. Ségolène Royal a demandé à ses services de monter un groupe de travail spécifique pour élaborer et mettre en oeuvre une stratégie visant à disposer, dès que possible, d’une palette de solutions suffisamment variées pour faire face aux menaces, notamment épidémiques. Ce groupe réunit les administrations concernées, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – l’ANSES –, le Centre national d’expertise sur les vecteurs – le CNEV – et les opérateurs de démoustication. Il se concentre sur le domaine de la lutte chimique via l’utilisation d’insecticides, de répulsifs, etc.

Le 1er février dernier, l’ANSES a adressé à la ministre de l’environnement les résultats de l’étude qu’elle lui avait commandée, et les a présentés à ce groupe de travail. Ces résultats, disponibles en ligne sur le site internet de l’ANSES, ont ainsi été discutés de manière approfondie. Le groupe de travail a formulé des propositions, tout d’abord sur les types de produits : les efforts, à court terme, doivent porter sur les « adulticides » puisque, s’agissant des « larvicides », aucune difficulté n’apparaît aujourd’hui, tant pour l’efficacité que pour la disponibilité des produits.

En matière d’usages, le groupe de travail recommande de développer en priorité la recherche sur les molécules utilisables à l’intérieur ou à proximité des logements, plutôt que sur un usage spatial plus massif, compte tenu des risques pour l’environnement du recours aux adulticides hors zone urbaine.

Enfin, les conclusions de l’ANSES ont permis d’identifier plusieurs substances comme étant les meilleures candidates pour une utilisation à court terme. L’ANSES précise néanmoins que leur éventuelle incorporation au sein de formulations insecticides exige de réaliser au préalable des évaluations en matière d’efficacité et de risques pour la santé humaine et l’environnement.

Compte tenu de la situation actuelle – l’épidémie du virus Zika qui sévit dans nos départements d’outre-mer et la présence avérée du moustique tigre, vecteur de ce virus, en métropole –, Ségolène Royal considère qu’il faut exploiter ces résultats. Elle a donc demandé que les investigations soient poursuivies.

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