« Ceux qui voudraient troubler [leur sérénité] n’ont pas leur place dans les écoles, qui doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas. » Cette phrase est de Jean Zay, ancien ministre radical de gauche de l’éducation nationale ; elle figure dans sa circulaire du 31 décembre 1936. Elle fait de l’école un sanctuaire, au fronton duquel est inscrit le principe fondamental qui préside à l’action de la politique éducative des gouvernements successifs de notre République, à savoir le principe de laïcité. En effet la laïcité permet, au sein de l’école, d’asseoir la sérénité, la quiétude, l’esprit de concorde. La laïcité permet d’accueillir sur les bancs de nos établissements scolaires tous les élèves, quelles que soient leurs convictions ou leur confession. La laïcité symbolise l’esprit de tolérance qui doit prévaloir au sein de l’éducation nationale.
Aujourd’hui plus que jamais, les mots de Jean Zay ont une résonance toute particulière. À l’heure où les intégrismes s’emparent de nos jeunes, où des centaines de nos enfants partent en Syrie, en quête d’une reconnaissance qu’ils ne trouvent plus dans nos institutions et dans nos quartiers, les principes de la laïcité se doivent d’être placés au coeur de l’école.
La loi du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République a institué un enseignement moral et civique. Madame la ministre, pouvez-vous d’ores et déjà nous donner un bilan d’étape de la diffusion de cet enseignement dans les écoles et pouvez-vous nous préciser quelle place occupe la formation pédagogique à la laïcité dans la formation des professeurs au sein des écoles supérieures du professorat et de l’éducation ? Enfin, de quelle manière les professeurs sont-ils formés pour détecter les éventuelles radicalisations chez certains de leurs élèves ?