Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement en matière d'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Oui, madame la députée, les difficultés existent, et ce, comme vous l’avez rappelé fort justement, depuis quelques années. Les décisions que l’on prend ont toujours un impact, qu’elles soient positives ou négatives. Ce qui est assez terrible, dans l’éducation nationale, c’est que les décisions négatives font souvent sentir leurs effets des années durant, et qu’il faut attendre plusieurs années pour éprouver les effets des décisions positives !

En tout état de cause, c’est exactement ce qui s’est passé pour les brigades de remplacement : les décisions de réductions drastiques des moyens prises il y a quelques années nous ont mis dans une situation où – je m’en souviens, c’était au début du quinquennat –, dès le mois d’octobre, on constatait des tensions du fait d’absences d’enseignants non remplacés dans un grand nombre de départements.

Lorsque l’on examine la situation actuelle, on voit que quelques départements continuent d’éprouver ces difficultés, dont le vôtre, madame la députée, et c’est pourquoi vous y faites allusion. Cela dit, même dans ces départements-là, les tensions se font sentir beaucoup plus tard dans l’année, aux alentours de janvier ou février, ce qui montre que l’on a réussi à passer une partie de l’année scolaire sans difficultés.

Mais venons-en à ce que nous faisons, car c’est cela qui vous intéresse.

Dans votre département des Hauts-de-Seine, par exemple, nous avons procédé cette année au recrutement de 59 personnes pour faire face aux besoins de remplacement dans le premier degré, et à la rentrée prochaine nous aurons 40 postes supplémentaires de titulaires sur zone de remplacement.

Pourquoi apportons-nous des réponses aussi ambitieuses à la question des brigades de remplacement ? Parce qu’à la rentrée prochaine, grâce à nos engagements de création de postes, nous aurons quelque 4 000 postes supplémentaires dans le premier degré, au moment où, enfin, la démographie se stabilise alors qu’elle était à la hausse depuis plusieurs années. Concrètement, nous disposerons donc de marges de manoeuvres beaucoup plus importantes pour alimenter ces brigades de remplacement.

Mais au-delà de la question des postes et des moyens, le sujet a aussi une dimension qualitative : comment améliorer notre système de remplacement, comment le rendre plus fluide, notamment en permettant de recourir plus facilement aux remplaçants d’une autre circonscription lorsqu’on n’en trouve pas dans la sienne ? Tout cela est l’objet en ce moment même d’un groupe de travail qui rassemble toutes les parties prenantes – y compris, je le précise, les fédérations de parents d’élèves, que j’ai tenu à associer à la réflexion – afin que, dès la rentrée prochaine, nous disposions de mécanismes beaucoup plus fluides dans tous les départements.

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