Je vous remercie pour votre question, madame la députée, qui nous permet de jeter un éclairage sur cette dimension très importante de l’école telle que nous la préparons, à savoir la dimension numérique. Non qu’il ne se soit rien passé dans ce domaine avant notre arrivée : fort heureusement les territoires s’étaient plus ou moins saisis de ce sujet, mais c’est bien la première fois qu’il existe un plan numérique, reposant sur trois piliers.
Le premier est celui de la formation des enseignants car tout en procède : si leur formation ne leur permet pas de guider les élèves dans l’usage des outils numériques, ceux-ci risquent de n’être que des gadgets ludiques alors que nous voulons en faire des outils pédagogiques.
La question des ressources est le deuxième pilier : si la tablette ou l’ordinateur servent simplement à scanner le manuel scolaire, la plus-value du numérique est négligeable. Il faut des ressources conçues par des éditeurs pour apporter de nouveaux exercices, de nouveaux logiciels permettant de mieux faire travailler les élèves, notamment dans le domaine des langues vivantes. Nous y travaillons actuellement ; nous avons notamment lancé un appel d’offres auprès des éditeurs français dans ce domaine. Je suis assez impressionnée par la qualité des ressources qui nous sont d’ores et déjà proposées et qui sont plus passionnantes les unes que les autres.
Enfin les équipements constituent bien sûr le troisième pilier. Nous avons ainsi décidé d’équiper les collèges – 25 % des collèges publics le seront dès la rentrée prochaine. Nous avons dit qu’ils devaient tous l’être dans trois ans ; le dispositif monte donc progressivement en charge. Des écoles ont également demandé à être équipées de matériels individuels que les élèves puissent emporter chez eux pour faire leurs devoirs et elles le seront.
Au-delà de ce plan, votre question est pertinente quant à la mise en oeuvre pratique de la numérisation puisque vous voulez savoir comment la maintenance sera prise en charge.
Vous savez qu’aux termes de la loi de refondation de l’école, ce sujet relève de la responsabilité des collectivités territoriales. Cependant j’ai fait en sorte que nos rectorats et le ministère dialoguent constamment avec ces dernières ainsi qu’avec l’ensemble des industriels de la filière numérique afin de simplifier les dispositifs techniques liés à la maintenance des flottes d’équipements mobiles.
La direction du numérique pour l’éducation s’organise pour offrir un service d’assistance aux utilisateurs sur l’ensemble du territoire. C’est dans cette démarche dynamique qui simplifie et facilite les choses que nous devons nous inscrire.
Vous avez également évoqué la difficulté d’accès au numérique en milieu rural. J’ai annoncé il y a quelques jours, dans le cadre du comité interministériel aux ruralités – mais cela est passé un peu inaperçu –, qu’une enveloppe supplémentaire de cinquante millions serait mise à disposition des écoles primaires des territoires ruraux pour qu’elles disposent d’équipements et d’infrastructures numériques de qualité.