Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement en matière d'éducation

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le député, votre question est intéressante, et ce serait se tromper que de la réduire à la question : « Êtes-vous pour ou contre le port de l’uniforme ? ». Vous l’avez dit à juste titre, dans un certain nombre de territoires d’outre-mer, il arrive encore que les élèves d’un même établissement portent tous, sinon un uniforme, du moins un tee-shirt identique. On peut comprendre le sens d’une telle pratique et trouver la chose intéressante, sans pour autant ressentir le besoin de l’imposer à tous les établissements en France. Mais, au fond, la vraie question que vous posez est celle du sentiment d’appartenance des élèves à leur établissement scolaire et, au-delà, à la société.

La meilleure solution pour développer ce sentiment d’appartenance est-elle d’imposer un vêtement identique à tous les élèves et n’y a-t-il pas d’autres mesures à mettre en oeuvre ? C’est ce que nous pensons, et c’est ce que nous faisons, si vous regardez bien. La décision de Vincent Peillon d’afficher la charte de la laïcité dans tous les établissements scolaires et ma décision de prolonger cette démarche, en demandant aux parents d’élèves de bien vouloir signer cette charte en début d’année scolaire, sont des mesures qui renforcent le sentiment d’appartenance à un même établissement et de respect à l’égard des règles du vivre-ensemble.

Le fait de se battre, comme nous le faisons, pour la mixité sociale dans les collèges contribue lui aussi à forger un sentiment d’appartenance à une même société. Les élèves seront bien plus convaincus par ces efforts pour créer une véritable mixité sociale, s’ils aboutissent, par le fait de se sentir traités comme les autres et de sentir qu’ils ont les mêmes chances que les autres, notamment au collège, où l’on sait que ce n’est pas le cas aujourd’hui – d’où la réforme du collège. C’est tout cela qui provoquera un sentiment d’appartenance, à la fois à leur établissement et à notre société.

En définitive, toutes les mesures qui ont été prises, qu’il s’agisse de mesures d’ordre pédagogique, visant à assurer la réussite de tous, ou de mesures qui concernent plutôt les valeurs, avec l’enseignement moral et civique et tout ce qui est fait pour promouvoir la laïcité, vont dans ce sens.

S’agissant enfin de certains sujets que l’on ressort régulièrement, comme la question de « La Marseillaise », je répète ici que « La Marseillaise » fait d’ores et déjà partie de ce que les enfants apprennent à l’école. Je répète ici que, dans le cadre de la grande mobilisation pour les valeurs de la République, j’ai souhaité que tous les établissements scolaires intègrent dans leur projet d’école la participation de leurs élèves à des cérémonies commémoratives, que ces cérémonies soient préparées et qu’on y chante « La Marseillaise ». On constate donc que les choses avancent, si l’on veut bien prendre le temps de regarder.

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