Intervention de Stéphane Travert

Séance en hémicycle du 24 mai 2016 à 21h30
Questions sur la politique du gouvernement en matière d'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Travert :

Madame la ministre, la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République permet une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des élèves en situation de handicap.

Par ailleurs, des dispositifs tels que le projet personnalisé de scolarisation, le guide d’évaluation en milieu scolaire ou le plan d’accompagnement personnalisé ont été mis en place pour assurer une prise en charge au plus près des besoins des élèves, mais aussi de leurs familles.

Je veux souligner également le choix du Président de la République de transformer, sur les cinq ans à venir, les 56 000 contrats aidés – de 20 heures par semaine – en 32 000 emplois – à temps complet de 35 heures par semaine – d’accompagnants des élèves en situation de handicap – AESH –, et la sortie de la précarité des auxiliaires de vie scolaire, les AVS, qui sont un lien indispensable entre l’école, l’élève et les familles pour la réussite de l’école inclusive. C’est une bonne nouvelle pour les équipes pédagogiques, qui comptent sur la pérennité des personnels qui les assistent au quotidien et dont le rôle primordial est aujourd’hui reconnu.

Madame la ministre, les progrès accomplis par l’éducation nationale sont considérables, avec près de 280 000 jeunes en situation de handicap désormais scolarisés en milieu ordinaire. Pourtant, il nous faut encore accentuer nos efforts, notamment en faveur du dépistage précoce du spectre autistique. Par ailleurs, l’accueil du handicap en milieu scolaire n’est pas égal sur l’ensemble du territoire national.

Dans le département de la Manche, par exemple, les candidatures pour les ULIS-collèges – qui accueillent des unités localisées pour l’inclusion scolaire – sont deux fois plus nombreuses que le nombre de places disponibles : dans l’ULIS-collège Centre Manche, par exemple, on compte 56 demandes pour 20 places. De ce fait, faute d’une capacité d’accueil suffisante, un bon nombre d’élèves sont maintenus en ULIS-écoles qui, à leur tour, ne peuvent accueillir d’autres enfants, contraints à rester chez eux ou en situation difficile en milieu ordinaire.

Face à ces difficultés d’accueil, auxquelles nous sommes confrontés en milieu rural, pouvez-vous nous exposer, madame la ministre, les mesures que vous comptez prendre pour répondre aux demandes des familles ? Comment répondre à notre ambition affirmée d’une école inclusive et à nos obligations de prise en charge de tous les enfants ? Comment afficher notre volonté d’une société plus juste, plus égalitaire, avec, au coeur du projet, celui de l’école de la République, garante de l’émancipation de chacun ?

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