L'effort sur soi que j'évoquais ne permet pas au croyant de décider à la place d'Allah. Dès lors, le croyant doit se soumettre au Coran car il émane de la justice divine. Pour autant, il ne vous est pas demandé de lever votre poignard contre l'autre juste parce qu'il est autre. C'est en cela que Daech détourne le Coran : il utilise les actions qui y sont décrites pour opposer l'Islam aux autres alors que l'objectif du texte est différent. Le Coran décrit les pratiques à respecter rigoureusement pour servir l'Oumma, c'est-à-dire la communauté.
Le 14/06/2017 à 09:27, Laïc1 a dit :
L'Oumma dont les non-musulmans ne font pas partie, ce qui restreint considérablement la portée de la "bonne volonté" islamique pour l'humanité en général.
Voici d'autre part un témoignage intéressant à lire et méditer venant d'un Nigérien qui a fait le choix de la liberté sur celui de l'oppression religieuse, et par lequel on pourra comprendre comment quelqu'un qui est à la base musulman peut concevoir et ressentir l'islam :
Témoignage d'un ex-musulman nigerien
Sur les chemins de la liberté :
"Je suis originaire du Niger, un pays laïc aux fortes traditions islamiques. J’ai passé l’essentiel de ma vie sur les bancs de l’école de la république, même si j’ai depuis tout petit été initié à la mémorisation du coran. J’ai tout au long de mon cheminement spirituel été amené à tout reconsidérer, à tout remettre en question, sauf l’islam.
Mon revirement s’est fait progressivement, sur une période de plusieurs mois. Cependant, avant de quitter définitivement l’islam, j’ai d’abord séjourné un moment dans la doctrine coraniste du Docteur Rashad Khalifa, doctrine qui privilégie les occurrences mathématiques du coran. Il ne m’a fallut que très peu de temps pour briser le mystère et réaliser que ses démonstrations ne tenaient pas vraiment la route.
J’ai donc aussitôt choisi d’opter pour un islam sans étiquette, un islam non sectaire, exclusivement basé sur ma propre interprétation du coran, reniant absolument tous les « hadiths » (actes et paroles attribués au prophète, prétendument rapportés par ses compagnons, recueillis et authentifiés par des imams ayant vécu entre le 9ème et le 10ème siècle). Les hadiths sont un ensemble de prescriptions appelant d’une part à aimer, à être patient et généreux…, et de l’autre, à détester, à asservir et parfois même, à tuer.
Du nombre des hadiths unanimement reconnus fiables et authentiques dans le sunnisme, la plupart sont d’une virulence très contagieuse, injurieux à l’égard des femmes, des juifs, des chrétiens…, remettant en cause les implications les plus élémentaires du « vivre ensemble » et défiant toutes les lois du bon sens et de la morale. On y trouve des traditions de nature à inciter à la haine, au racisme, à l’esclavagisme, à la razzia, au totalitarisme, d’une barbarie insoutenable, décrivant le prophète comme étant un personnage pour le moins tyrannique, impitoyable, assoiffé de sang, accro au butin de guerre, ayant épousé une fillette âgée de 6 ans, encourageant la lapidation de la femme pour adultère, le meurtre du mécréant, de l’apostat, du chien noir, des salamandres, etc.
Je serais extrêmement clément envers le monde musulman de ne citer que ces quelques aberrations et stupidités sélectionnées parmi tant d’autres, intégralement tirées des volumineux recueils rédigés par les imams Bukhari et Muslim qui sont considérés comme étant les plus éminents savants en matière de compilation et d’authentification de hadiths.
Les recueils de hadiths sont tellement outranciers et tellement dangereux pour l’humanité qu’ils devraient être strictement interdits dans tous les pays laïcs. J’en veux personnellement aux hadiths d’avoir profité de mon innocence et de ma vulnérabilité pour m’endoctriner, me maintenir dans l’obscurité la plus totale et m’endormir une bonne partie de ma vie. J’en veux également à la république de n’avoir pas su me protéger d’un tel danger quand j’en avais pourtant le plus besoin.
Aujourd’hui, âgé de 27 ans, je repense à tout le temps perdu pour rien, à me priver de plaisirs indispensables à mon épanouissement, à croire à des mythes et à des absurdités ahurissantes,à espérer qu’un jour l’islam dominera le monde, à développer des réflexes de soumission à la superstition et à une certaine façon d’être, de penser et de se comporter.
Si au départ je n’étais musulman que par héritage, ne faisant que me conformer aux croyances de mon entourage, je le suis par la suite devenu par conviction en me désolidarisant des hadiths, persuadé à cette époque que le coran qui aurait été révélé au 7ème siècle, renfermait de nombreux faits scientifiques qui n’ont été découverts que très récemment. Ce n’est que bien plus tard, après de longues études et recherches sur le sujet, que je me suis rendu à l’évidence de l’effroyable supercherie qu’il y avait derrière tous les ajustements et montages destinés à nous faire accepter le caractère surhumain et soi-disant miraculeux du coran.
Une lecture sérieuse et impartiale de ce livre suffit largement à démontrer qu’il n’a absolument rien de divin, et donc rien de sacré. Il s’agit ni plus ni moins que d’une collection de récits anciens et tellement vagues sur certaines questions qu’on peut aisément tout lui faire dire. Un livre comprenant non seulement de belles paroles, comme tous les autres livres religieux, mais aussi une multitude de contradictions, d’imprécisions, de propos incohérents, misogynes, intolérants, etc.
Une partie de moi-même était déjà terriblement horrifiée à l’idée qu’il me fallait tôt ou tard devoir égorger un mouton de mes propres mains au nom de la tradition, à plus forte raison de devoir combattre les mécréants au nom de la religion, comme l’enseignent des versets du coran que modernistes et réformistes s’évertuent à contextualiser pour chercher des excuses à l’indéfendable et essayer d’alléger la teneur des passages choquants de la révélation.
Il faut quand même le rappeler, le coran est tellement indulgent qu’il autorise à l’homme de séquestrer et même de frapper sa femme en cas de désobéissance, juste avec une brosse à dents d’après les plus modérés.
Il n’y a rien de plus urgent pour les musulmans que de quitter l’islam, mais hélas, très peu d’entre eux le font. Le problème c’est que la plupart des versets sont tellement violent à l’égard du mécréant et de l’apostat qu’il devient très difficile pour le musulman de renier sa foi pour enfin être libre de se poser les bonnes questions.
La terrifiante menace de l’enfer pour l’éternité et l’influence de l’environnement social et familial sont autant de facteurs formant une barrière dans l’esprit du musulman qui, très souvent, fini par se résigner à son sort en consentant à subir de plein fouet toutes les inepties et toutes les contradictions de sa religion.
De toute ma vie, je ne me suis jamais senti aussi bien dans ma peau, aussi en harmonie avec mes convictions et avec l’univers qui m’entoure, que quand j’ai choisi d’abandonner l’islam, cet enfer que j’ai eu le grand malheur de vivre avant même de mourir. Quoique, annoncer publiquement mon renoncement à cette religion m’exposerait à un enfer encore plus insupportable. C’est pour ma sécurité, pour éviter de m’attirer la colère et les malédictions de mes proches et concitoyens, que j’ai décidé de garder l’anonymat en partageant les principales motivations de mon revirement. Cependant, la dénégation de l’islam et du théisme en général n’implique pas pour moi le refus catégorique d’une intelligence supérieure à l’origine de la création, même si l’idée du déisme me paraît également très peu confortable.
Je ne vois pas l’intérêt de me poser la question de l’existence d’un être transcendant qui ne se révèle pas, qui reste indifférent à toutes les souffrances, passif face à toutes les injustices dans un monde régit par la loi de la jungle, où le riche exploite le pauvre, où le fort opprime le faible, où la faim, la pauvreté, les catastrophes naturelles, les maladies et les conflits détruisent des vies et déciment des populations, où la religion est source de division... D’un autre côté, l’athéisme non plus ne me correspond pas. Il ne répond ni à mes attentes, ni à mes exigences. Je ne peux permettre à mes croyances de reposer sur des théories.
La théorie de l’évolution et toutes les autres hypothèses scientifiques soulèvent des fois plus de questions qu’elles n’apportent de réponses et impliquent nécessairement pour la personne qui y adhère d’avoir la foi en de simples suppositions plutôt que de croire en des phénomènes qu’il a la possibilité de vérifier.
Par conséquent, il me paraît plus sage pour l’être humain de faire preuve d’humilité en admettant aussi bien ses limites que celles de la science. Je ne peux donner une signification à ma vie qu’en faisant le choix d’être utile à l’humanité et profitable aux futures générations sans avoir la prétention de pouvoir comprendre ou me représenter des réalités qui échappent totalement à mes sens et dépassent de loin mon entendement. C’est cela, pour moi, la voie du juste milieu."
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En ce qui me concerne, je ne pense pas que l'on puisse trouver une voie dite du juste milieu, à savoir ni religion ni science, car la science n'est pas fondée sur des suppositions non démontrées : si une supposition est fausse, elle sera immanquablement détectée par le biais d'expériences contradictoires qui infirmeront ou conforteront les suppositions qui n'en seront plus de ce fait : soit elles seront vraies, soit elles seront des erreurs.
La science n'est pas une religion, et ne doit pas être une religion, et c'est pourquoi il est inadmissible que les critiques concernant la théorie de la relativité soient systématiquement tues par le monde médiatique. Ce n'est pas rendre service à la science que chercher à éliminer toute contradiction s'en prenant aux théories de l'intouchable M. Einstein.
Quant à la théorie de l'évolution, les nombreuses fouilles archéologiques et les datations au carbone 14 ont démontré de manière indubitable que l'homme actuel est la conséquence d'un long processus évolutif, qui ne doit rien à l'intervention d'un quelconque Dieu, invisible et indémontrable.
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